Eglises d'Asie

New Delhi : une journée de prière interreligieuse est organisée en protestation des violences subies par les chrétiens

Publié le 18/03/2010




Le 21 février, premier dimanche de carême, avait été choisi comme journée nationale de prière interreligieuse et de protestation en vue de sensibiliser l’opinion publique sur les violences subies par la communauté chrétienne et réclamer des responsables politiques des mesures susceptible de rétablir l’ordre et la concorde dans la société. Des réunions de prière oecuméniques ont eu lieu dans la plupart des diocèses. A New Delhi, plus de 25 évêques et responsables chrétiens auxquels s’étaient joints des hindous, des musulmans, des juifs, des bouddhistes, des sikhs, zoroastriens, jaïnistes et des adeptes de la religion baha’i, se sont rassemblés pour un jeûne et une prière communes. Le jeûne avait été entamé auprès du mémorial de Gandhi, apôtre de la non-violence et de la tolérance religieuse. Un cortège pacifique de plus de 5 000 personnes s’est ensuite formé qui s’est rendu jusqu’au parlement.

Mgr Alan de Lastic, archevêque de New Delhi et président de la Conférence épiscopale de l’Inde a souligné que cette journée de prière s’inscrivait dans la ligne de la journée de protestation organisée le 8 décembre dernier (5). Comme elle, elle était destinée à attirer l’attention publique sur les violences subies par la communauté chrétienne en Inde, et plus particulièrement dans les Etats du Gujarat, d’Orissa, de l’Uttar Pradesh et du Bihar.

Deux associations, le Forum Chrétien uni pour les droits de l’homme et l’Institut social de l’Inde de Delhi sont à l’origine de cette initiative. Leurs responsables respectifs, John Dayal et le P. Ambroise Pinto ont adressé au parlement une lettre exigeant que des mesures soient prises sans tarder. La lettre affirme que les événements violents survenus entre décembre 1998 et janvier 1999 sont sans précédent dans l’histoire de l’Inde depuis l’indépendance. Elle dénonce l’apathie du gouvernement devant une telle situation et même la sympathie manifestée par lui pour les agresseurs. La lettre fait le procès de l’idéologie de haine qui met en cause la neutralité de l’Etat et son intégrité. La vulnérabilité du gouvernement devant des centres de pouvoir extraconstitutionnels, souligne la lettre, représente un grave sujet de préoccupations pour tous ceux qui se réclament d’une tradition démocratique“. En conclusion, la lettre formule une série de recommandations au parlement. Elle lui demande de renforcer les garanties constitutionnelles en matière de laïcité, de rester fidèle au pluralisme inhérent à la tradition culturelle hindoue, de résister aux attaques lancées contre la laïcité de l’Etat et d’être vigilant contre toutes tentatives d’imposer des vues sectaires comme bases du système éducatif.

Les prières exprimées publiquement par les divers dirigeants religieux ont toutes été centrées sur la tolérance religieuse. Le responsable sikh, Balwant Ghai Singh, a prié pour que les chrétiens aient la force spirituelle de continuer leur oeuvre pour l’élévation socio-économique des pauvres. Le dirigeant religieux baha’i a demandé que les fanatiques de chaque religion sachent voir le bien dans toutes les autres confessions. Le représentant de l’islam a demandé à Dieu la conversion du coeur et de l’esprit pour tous les Indiens.