Eglises d'Asie – Inde
Gujarat : la Haute cour s’oppose à un projet de recensement des musulmans et des chrétiens de l’Etat
Publié le 18/03/2010
Dès l’ouverture de l’instruction, la police a révoqué la circulaire précédemment envoyée et a demandé à ses agents de mettre un terme aux opérations déjà entamées, la nécessité ne s’en faisant plus sentir, a-t-elle expliqué. Cette révocation a, de fait, oté toute raison d’être à l’action judiciaire. Cependant le ministre de l’intérieur, Haren Pandya, interrogé par UCA News, a affirmé que le gouvernement de l’Etat n’était pas à l’origine de la circulaire en question, pas plus que de sa révocation. Un militant d’un parti d’opposition a, par suite, accusé le gouvernement de vouloir se décharger de sa responsabilité en niant être l’auteur de la circulaire ordonnant le recensement. La police, en effet, ne peut rien faire sans le patronage du ministère de l’intérieur. Selon le militant politique, le recensement était destiné à fournir des renseignements aux groupes fondamentalistes qui cherchent à faire de l’Inde une nation hindoue. Il a ajouté que la stratégie terroriste du gouvernement à l’égard des minorités religieuses se poursuivrait même si ce n’était pas au grand jour, comme auparavant.
Du côté des fondamentalistes, les réactions sont toute différentes. Un membre du BJP a déclaré que si l’on craint le recensement, c’est parce que l’on a quelque chose à cacher. Selon lui, si les chrétiens et les musulmans s’inquiètent pour si peu de chose, c’est parce qu’ils ne sont pas “propresEnfin, il attribue aux pressions exercées par les pays chrétiens sur l’Inde le retrait de l’ordre de recensement.
Les données que devait recueillir la police à travers cette enquête concernait, dit-on, la présence de missionnaires non-indiens, l’existence de fonds étrangers destinés à la mission, la détention d’armes et enfin la présence d’éléments criminels à l’intérieur des milieux chrétiens. La police, elle, minimise l’importance de cette enquête et affirme qu’il ne s’agissait là que d’une opération de routine destinée à assurer le respect de la loi de l’Etat et de l’ordre.
Le Gujarat détient le record des agressions anti-chrétiennes pour l’année 1998. On en a compté 94 sur un total de 116 (9).