Eglises d'Asie

Le gouvernement authentifie la liste des agressions anti-chrétiennes dressée par l’Eglise

Publié le 18/03/2010




Le ministre de l’intérieur, Lal Kishenchand Advani, a présenté au parlement, le 24 février 1999, un rapport écrit dressant la liste des attaques anti-chrétiennes ayant eu lieu sur le territoire de l’Inde. Le rapport mentionne 116 cas d’agressions violentes parmi lesquelles cinq meurtres. 94 ont eu lieu dans l’Etat de Gujarat, à l’ouest de l’Inde, et ont visé des missionnaires chrétiens. On en a compté dix pour le Maharastra et sept pour l’Orissa dans l’est de l’Inde. Lors de son intervention devant les députés, le ministre de l’intérieur a assuré aux chrétiens que les auteurs des attaques seraient punis. Il a ajouté qu’il serait demandé aux ministres-présidents des divers Etats de donner immédiatement une réponse aux plaintes des minorités religieuses et d’entamer aussitôt une action concrète.

Le Forum chrétien uni pour les droits de l’homme (FCUDH), une association oecuménique spécialement chargée d’enquêter sur les incidents survenus entre chrétiens et hindous, s’est aussitôt réjouie de constater que la liste gouvernementale était venue confirmer celle qu’il avait lui-même dressée. Le P. Dominic Emmanuel, membre du FCUDH, chargé des communications dans le diocèse de New Delhi, a déclaré que l’Eglise était heureuse de voir la liste établie par elle acceptée par le ministère de l’intérieur. Il a ajouté que l’on aurait pu craindre que le gouvernement dirigé par le BJP fasse en sorte que cette liste soit “manipulée”. Mais, aujourd’hui, le rapport du ministère de l’intérieur a rendu crédibles les plaintes formulées par l’Eglise contre les violences anti-chrétiennes qui vont se multipliant depuis l’arrivée au pouvoir du parti hindouiste.

P.C. Thomas, député chrétien qui a soulevé la question des violences anti-chrétiennes au parlement pense que la reconnaissance par le gouvernement de la réalité des faits, telle qu’elle est présentée par les victimes, relève de la stratégie politique. Les autorités fédérales ont été obligées d’accepter la liste de l’Eglise par peur des protestations de l’opposition, les centaines d’agressions ayant eu lieu au cours des six derniers mois lui ont fait perdre sa crédibilité.

Selon le P. Dominic Emmanuel, les agressions physiques contre les adeptes du christianisme ont actuellement diminué en nombre et en gravité. Mais par contre, les groupes hindouistes se sont lancés dans une campagne haineuse contre les missionnaires chrétiens, campagne qui se développe dans tout le pays (8).