Eglises d'Asie – Japon
L’épiscopat japonais publie un livre sur la responsabilité de l’Eglise catholique pendant la guerre
Publié le 18/03/2010
Ce n’est pas la première fois que les évêques japonais abordent avec franchise cette période de l’histoire de leur Eglise. S’adressant à la quatrième assemblée plénière de la Fédération des conférences des évêques d’Asie en 1986 à Tôkyô, l’archevêque de Tôkyö avait déjà demandé pardon pour cette collaboration de l’Eglise à l’effort de guerre du Japon pendant la deuxième guerre mondiale. “Comme japonais et comme membres de l’Eglise qui est Japon, nous, les évêques japonais, demandons le pardon de Dieu et celui de nos frères d’Asie et du Pacifique pour la tragédie subie par eux à cause de notre nation” avait-il dit, rappelant que son pays était responsable de plus de 20 millions de morts. “Il est très douloureux pour nous de savoir que les blessures que nous avons infligées sont encore visibles dans la vie et dans la culture de vos peuples” avait-il ajouté. En 1995, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale, dans leur message “Résolution pour la paixles évêques du Japon avaient collectivement reconnu l’incapacité de l’Eglise à aborder le sujet de la guerre à la lumière de l’Evangile. “Nous devons admettre que l’Eglise catholique du Japon n’a ni eu conscience ni proclamé courageusement combien cette guerre était inhumaine et en contradiction avec l’Evangile“L’Eglise a failli dans son rôle prophétique de témoin de la volonté de Dieu à protéger la vieavaient-ils écrit. Tout récemment, en 1998, Mgr Stephen Fumio Hamao, évêque de Yokohama et président de la conférence épiscopale a tiré les leçons de la deuxième guerre mondiale. Parmi les atrocités commises par les japonais, il citait le massacre de civils non armés, les travaux forcés et les “femmes esclaves“, condamnées à subvenir aux besoins sexuels des troupes japonaises.
Les matériaux de ce livre ont été rassemblés par la “Société pour l’étude du milieu culturel du Japon et l’évangélisation“, groupe patronné par le Bureau d’études pour l’évangélisation.