Eglises d'Asie

Le conseil d’administration de l’université Sogang met à pied son président

Publié le 18/03/2010




Un communiqué de presse paru le 4 mars dernier a informé le public de la mise à pied du P. Simon Lee Sang-il, président jésuite de la plus prisée des universités privées coréennes, l’université Sogang. Le conseil d’administration qui a pris cette mesure à l’encontre du plus haut responsable de l’université et a procédé à son remplacement lui a reproché « une gestion budgétaire inadéquate et un mode d’administration de l’Ecole en dérogation avec la loi ».

Le P. Lee qui avait été élu au poste de président par l’université en 1997 pour une période de quatre ans avait formé le projet d’ouvrir un second campus qui devait comporter des équipements de haute technologie ainsi qu’un terrain de golf. Le corps enseignant et l’administration de l’université se sont opposés à ce projet qui, selon eux, dépassait les capacités financières de l’institution. En novembre dernier déjà, le bureau d’administration avait repoussé cette proposition d’un nouveau campus, affirmant que sa construction entraînerait une dépense excessive qui porterait tort à l’école et aux étudiants. Cependant, refusant de se plier à la décision du bureau, le président avait continué de développer son plan et, pour cela, avait même dépensé 500 millions de wons (408 663 dollars) pris sur des fonds mis à la disposition du président chaque année. Contrariés par cette obstination irraisonnée, le corps des doyens, les syndicats et l’association des professeurs de Sogang l’avaient invité à démissionner au cours du mois de février, sans résultat.

Cependant la décision de mise à pied du bureau d’administration n’a pas fait l’unanimité. De nombreuses réactions ont eu lieu et dans un communiqué paru le 8 mars, le principal intéressé a voulu éclaircir sa position. Tout en affirmant qu’il respecterait la décision prise à son égard par la plus haute instance de l’université, il a vigoureusement défendu la politique suivie par lui en tant que président. Il a rappelé que lors de sa prise de fonction, il avait promis d’imprimer un nouveau dynamisme à une université en pleine stagnation. Il considère que le conflit dont il est la victime est né de l’opposition de deux courants à l’oeuvre dans l’université, un courant de réforme orienté vers le développement et l’extension, opposé à un courant conservateur privilégiant la stabilité et l’isolement. Il a aussi défendu sa gestion qui n’a pas évité toutes les erreurs, mais qui n’a été à l’origine d’aucune perte financière pour l’université.

Une des conséquences de la crise, en cette université de 8 000 étudiants, gérée par les jésuites depuis le mois de février 1960, date de sa fondation, aura été d’ouvrir la présidence à des non-jésuites pour la première fois. Le 5 mars dernier, le bureau d’administration a décidé d’accepter la candidature de professeurs laïques.

L’ancien président, le P. Lee, était connu pour son style de vie non conventionnel. Dans une interview accordée l’année dernière, il avait déclaré: « Le maniérisme rigide doit être aboli. Il forme un obstacle à l’adoption de nouvelles réformes. C’est une barrière qui étouffe culture et vie