Eglises d'Asie

Le conseil national de “Justice et Paix” refuse la légalisation des deux symboles historiques du militarisme japonais

Publié le 18/03/2010




Le Conseil catholique national de “Justice et la Paix” a demandé au gouvernement japonais de ne pas faire des deux emblèmes de l’ancien militarisme japonais les symboles du Japon d’aujourd’hui. Il s’agit du drapeau dit du ‘soleil levant’, un disque rouge sur fond blanc, “hi no maruet du chant “kimi ga yo” (longue vie à l’empereur).

La lettre officielle présentée au Premier ministre Keizo Obuchi est signée par le secrétaire du Conseil, Kenzo Kimura, et dit vouloir protester vigoureusementcontre l’intention du gouvernement de faire de ces deux emblèmes l’hymne et le drapeau officiels du Japon d’aujourd’hui: Quoiqu’il en soit de son origine lointaine, hi no marureste pour tous les peuples du Pacifique le symbole du Japon impérial et de l’invasion étrangèreet le Conseil ajoute : Le Japon n’a jamais reconnu ses responsabilités d’envahisseur et de colonisateur ni voulu réparerLe document affirme que cette volonté de faire du hi no marul’emblème du Japon inquiète. Le rejet du kimi ga yoprovient des erreurs dont s’est rendu coupable le nationalisme impérial. C’est un panégyrique de l’empereur contraire au droit constitutionnel du peuple souverain qui se gouverne par lui-même. Vient ensuite un appel à tous les Japonais à renouveler leur engagement contre la guerre et pour la paix dans la ligne de la Constitution et la demande d’un hymne national et d’un drapeau qui conviennent à notre nation et dans lesquels tous les citoyens puissent se reconnaître“.

Acceptés comme symboles de la nation avant la dernière guerre mondiale, le hi no maruet le kimi ga yon’ont jamais eu d’existence légale. Ils étaient néanmoins utilisés souvent dans les cérémonies officielles et quelquefois dans les écoles. Fin février, un directeur de lycée de Hiroshima s’est suicidé, désespéré de voir son école ne pas honorer ces symboles. Depuis la fin de la guerre en effet, la gauche japonaise, dont une majorité de membres du corps enseignant, les récuse malgré les recommandations des responsables de l’Education nationale. Les officiels du gouvernement ont regretté cette mort et ont promis une loi qui ferait de ces symboles le drapeau et l’hymne du pays.