Eglises d'Asie

Face à la défaillance de certains de ses alliés, le BJP essaie de trouver de nouveaux membres pour la coalition au pouvoir

Publié le 18/03/2010




La coalition au pouvoir depuis 13 mois sous l’égide du BJP (Bharatiya Janata Partyle parti nationaliste hindou, ne peut s’appuyer que sur 280 députés dans une assemblée qui en compte 545. Elle risque fort de perdre sa fragile majorité si le parti tamoul, l’AIADMK, l’un de ses principaux alliés, déserte, avec ses 18 membres, comme l’on s’y attend, l’alliance de groupes politiques qui appuient aujourd’hui l’action du gouvernement. Cette formation politique, la deuxième en importance numérique au sein de la coalition, est dirigée par la très célèbre ex-actrice Jayalalitha Jayaram, femme d’une grande autorité, au style très controversé, qui fut ministre-président du Tamil Nadu de 1991 à 1996. Après avoir menacé plusieurs fois de s’en aller, elle vient, semble-t-il, de prendre sa décision après que le premier ministre eut refusé la démission du ministre de la Défense, demandée par elle. Elle a déjà retiré les deux ministres de son parti du gouvernement de Atal Behari Valpayee qui a dû se résigner à accepter leur démission. Jayalalitha Jayaram a même déjà entamé des préparatifs pour créer une nouvelle coalition gouvernementale autour du Parti du Congrès. Bien que les responsables du BJP avouent que, si le retrait du parti tamoul se confirme et que l’actuelle répartition des députés ne change pas, ils risquent de perdre la majorité nécessaire au prochain vote de confiance, ils affirment cependant pouvoir survivre à cette crise.

Pour remédier à cette menace et aux signes de division qui se multiplient dans la coalition, le BJP est en train de courtiser certains petits partis de l’opposition susceptibles de venir renforcer sa stabilité. On apprenait, vendredi 9 avril, que le parti du premier ministre Atal Behari Valpayee essayait d’attirer à ses côtés trois petits partis et ainsi asseoir sa puissance au sein d’un parlement divisé. Les représentants du parti nationaliste hindou affirment être en contact avec les dirigeants de partis qui ensemble détiennent 15 sièges parlementaires.

Le “DMK”, un parti régional qui bénéficie de six sièges parlementaires, a reconnu publiquement avoir été approché par des responsables du BJP qui lui ont demandé son soutien. Cependant, Murasoli Maran, le dirigeant du parti qui a fait ces confidences, a refusé de donner davantage de détails. Il ne s’est pas non plus prononcé sur l’issue probable de la bataille qui fait rage aujourd’hui entre l’opposition et la coalition au pouvoir : Je ne sais pas, a-t-il dit, si elle finira comme une tragédie grecque ou comme une comédie“. Par ailleurs, le BJP aurait également pris contact avec un autre parti régional qui compte quatre membres au parlement. Ayant adhéré à la coalition lors de sa formation, il l’avait quittée il y a trois mois.

Publiquement, le BJP dément vigoureusement l’existence d’une quelconque menace pesant contre son gouvernement. Selon les déclarations de son vice-président, Krishnan Lal Sharma, il envisage avec une grande confiance le vote de confiance au Parlement. L’heure de vérité devrait en principe intervenir à la reprise de la session parlementaire, jeudi 15 avril.