Eglises d'Asie – Inde
L’archevêque de Bombay interdit aux prêtres catholiques de rite latin de fréquenter les centres de retraite syro-malabars
Publié le 18/03/2010
Ces prêtres, pionniers du très populaire mouvement charismatique au Kerala, ont créé le centre de retraites du Tabor, il y a quelques années, dans le diocèse de Kalyan, à quelque cinquante kilomètres de Bombay. Le centre qui, en temps ordinaire, attire environ 5 000 participants lors des retraites hebdomadaires, en accueille plus de 20 000 lorsque la retraite est animée par un prédicateur renommé. Plus de la moitié des retraitants appartiennent au diocèse latin de Bombay.
L’évêque syro-malabar de Kalyan, Mgr Elavanal, qui dit comprendre l’inquiétude éprouvée par l’archevêque de Bombay devant la baisse de fréquentation de ses églises, se montre cependant sceptique quant aux résultats qui seront obtenus par l’interdiction
portée par l’évêque de rite latin. “Ces centres, a-t-il fait remarquer, ont été primitivement créés pour les chrétiens syro–malabars, mais les autres y sont ensuite venus. Ce ne sont pas les évêques qui vont les empêcher de s’y rendreIl a également souligné que ce sont les paroisses du diocèse latin de Bombay qui invitent les prêtres de Vincent de Paul pour des retraites. Désormais, ces derniers ne répondront plus à ces invitations.
Prêtres et laïcs du diocèse latin de Bombay s’interrogent sur les raisons de la popularité du mouvement charismatique dirigé par les prêtres syro-malabars, popularité d’autant plus étonnante qu’il existe quelque 110 autres groupes charismatiques dans le diocèse, qui sont loin de jouir d’un tel rayonnement. Certains attribuent l’actuel dynamisme du mouvement à l’attirance naturelle de la population pour les guérisons et les miracles qui y seraient pratiqués. D’autres y voient un effet de la “sainteté” des prêtres qui l’animent. Pour d’autres encore, les pratiques conservatrices, voile sur la tête, communion dans la bouche, plaisent à ceux qui viennent participer à ces retraites. Beaucoup enfin sont d’accord pour penser que l’atmosphère spirituelle qui règne dans ces centres syro-malabars aide les catholiques latins comme syro-malabars à affronter plus aisément les problèmes de la vie quotidienne.