Célèbes : les chrétiens sont mis en garde contre une secte satanique

L’équipe d’enquête formée de journalistes et de pasteurs, réunis par le “Manado Post” pour s’informer sur cette secte, a rapporté que le culte a été introduit à Manado il y deux ans par un citoyen américain de Pittsburg et compterait aujourd’hui un millier d’adeptes. Le reportage ajoute qu’au cours du culte, les membres de la secte boivent le sang de nouveaux-nés, font usage de drogues, pratiquent l’amour libre et le sacrifice humain. Ils comploteraient en outre contre la vie de personnalités gouvernementales ou religieuses.

Il faut cependant noter que de hauts responsables de la police, interrogées par l’Agence de presse nationale “Antara” sur la véracité des faits rapportés, en particulier, des sacrifices humains et de la consommation du sang de nouveaux-nés, a répondu n’avoir jusqu’ici enregistré aucune plainte concernant la disparition de bébés. Par ailleurs, un militant des droits de l’homme régional a fait remarquer que les accusations portées par le “Manado-Post“, selon lesquelles les adeptes du culte de Satan auraient l’intention de porter atteinte à la vie de hauts fonctionnaires et de dirigeants d’Eglise, devraient être vérifiées, sinon ceux qui les ont proférées pourraient être accusés de diffamation.

A la suite de ces révélations, les réactions sont nombreuses à l’intérieur de toutes les Eglises. De nombreux conseils sont donnés aux fidèles. A Jakarta, ceux-ci sont appelés à se protéger des influences de cette secte. Le curé de la cathédrale de Manado leur recommande de prier avec confiance et d’intensifier leur foi. Certains comme le vice-président du Synode de l’Eglise évangélique relève que l’existence de telles sectes appelle les Eglises à réfléchir sur leur action pastorale. C’est ce que fait le P. Sumantaro, chargé de la documentation et de l’information auprès de la Conférence épiscopale catholique, en préconisant aux pasteurs de se tourner en priorité vers les jeunes plus sensibles aux objectifs poursuivis par la secte.

Cependant, beaucoup de responsables chrétiens relativisent l’influence exercée par la secte. Un prêtre fait remarquer, par exemple, que la soi-disant “Eglise satanique” existe depuis longtemps en Indonésie et que, pour le moment, ses conséquences néfastes sont peu visibles. Un prêtre de Jakarta-Sud souligne que, dans cette région, la secte satanique ne comporte d’adeptes que dans un immeuble et que, depuis deux ans, ils ne font guère parler d’eux.