Le Frère Gonzales, secrétaire d’Etat à l’Education, bénéficie d’une “promotion” qui est en réalité une mise à pied

La commission sénatoriale chargée d’enquêter sur cette affaire avait, en effet, sollicité le témoignage du secrétaire d’Etat à ce sujet. Celui-ci avait témoigné que Cecilia Ejercito de Castro avait exigé, en tant que membre de la famille présidentielle, qu’un contrat portant sur la rédaction d’un manuel scolaire contre une somme de 200 millions de pesos (5,2 millions de dollars) soit attribué à un de ses amis. Dans une déclaration sous serment devant le Bureau national d’enquête, les parents du président avaient démenti formellement les accusations du secrétaire d’Etat à l’Education, reprises par les médias. Le président lui-même avait défendu les personnes accusées.

Dans la lettre qu’elle a écrite au président dès le 17 avril, l’Association catholique de l’Education a aussitôt lié cette mise à pied avec le récent scandale de contrat de manuel scolaire et elle a rappelé au président son engagement de lutter contre la corruption bureaucratique et la concussion. “Nous vous appelons, écrivent les signataires de la lettre à reconsidérer cette décision de modifier la direction de l’éducationLa lettre met en relief l’intégrité et la compétence du secrétaire remercié et souligne les services qu’il pouvait rendre à ce titre.

Après avoir, un moment, démenti un quelconque changement à l’intérieur du ministère de l’Education, le président avait annoncé, le 14 avril, la prétendue “promotion” du Frère Gonzales, alors que celui-ci était en mission à l’étranger. L’archevêque de Caceres, Mgr Leonardo Legaspi a ainsi commenté cette annonce: “Ce n’est certainement pas une promotion. Le frère perd son statut de membre du gouvernement et devient membre d’une commission pour une période limitée… Il ne pourra prendre aucune décision de son propre chef …”. L’archevêque a aussi déclaré qu’il encouragerait le religieux à accepter le poste à la Commission de l’Education, puisque celui dont il était titulaire jusqu’à présent, était désormais intenable pour lui, à cause de la corruption qui y régnait.

Dans les milieux philippins de l’éducation, beaucoup se sont indignés de la désinvolture du président en cette affaire. “Comment peut-on plaisanter en un domaine aussi sérieux que l’Education nationale et à propos d’un éducateur aussi consciencieux que le secrétaire de l’Education?” a dit la présidente du Collège Myriam, de Quezon, au nord de Manille. Un membre de l’opposition au Congrès a eu ce commentaire : “Ce changement de poste signifie que les gestionnaires compétents, consciencieux, et ‘pas tout à fait stupides’ ne sont plus les bienvenus au gouvernement