Eglises d'Asie

Les Philippines adoptent une politique libérale à l’égard des derniers boat-people vietnamiens

Publié le 18/03/2010




Le 26 avril dernier, un communiqué émanant du Comité chargé des réfugiés vietnamiens encore aux Philippines a rendu publique la nouvelle politique adoptée par le gouvernement au sujet des anciens boat-people vietnamiens. A partir du 2 mai 1999, tous les anciens réfugiés ainsi que les personnes appartenant à la catégorie des enfants métis se verront offertes plusieurs possibilités de régulariser leur situation. Ils pourront solliciter le satut de résident permanent, demander la citoyenneté philippine, solliciter leur rapatriement volontaire au Vietnam, aller s’établir dans une autre pays dans le cadre du regroupement des familles, ou encore rejoindre les Etats-Unis dans le cadre du regroupement des familles.

Des formulaires appropriés seront à la disposition des réfugiés dans tous les bureaux régionaux du ministère des affaires sociales et du développement, et particulièrement au “Village vietnamien” de Puerto Princesa, à Palawan. Les demandes seront examinées dès leur présentation. Le date-limite pour leur dépôt est fixée au 15 juin 1999. Ces nouvelles dispositions constituent un changement important dans la politique pratiquée jusqu’ici à l’égard des Vietnamiens restés aux Philippines. La solution du rapatriement forcé est défintivement rejetée. Par ailleurs, les enfants métis sont considérés comme appartenant à la même catégorie que les boat-people. Le Bureau CADP, organe de l’Eglise des Philippine au service des réfugiés, où s’active la soeur vietnamienne Pascale Lê Thi Triu, bien connue des réfugiés vietnamiens, s’est réjoui du libéralisme du gouvernement Philippin. Cependant à l’occasion du deuxième anniversaire de l’inauguration du Village vietnamien, il a été demandé au représentant du président de repousser la date-limite, car beaucoup de Vietnamiens exerçant des activités commerciales dans des régions reculées du pays risquent autrement de ne pouvoir remettre leurs demandes à temps.

Depuis que, grâce à l’accord du 17 juillet 1996 signé entre le président Ramos et la Conférence épiscopale (14), les derniers réfugiés vietnamiens aux Philippines, environ 1500, avaient réussi à échapper au rapatriement forcé qui, sous le nom de “plan global d’action”, a partout ailleurs, dans le sud-est asiatique, vidé les camps de leurs pensionnaires vietnamiens, ils vivaient sans statut d’état civil très précis. Ils bénéficiaient uniquement d’une carte d’identité délivrée par l’Eglise catholique, qui, il est vrai, leur assurait un certain nombre de droits appréciables : libre circulation, libre résidence dans le village vietnamien ou ailleurs dans le pays, droit aux études, droit d’exercer un métier. L’an dernier, cependant, de mauvaises nouvelles avaient inquiété la communauté vietnamienne. Au cours du mois d’août (15), on apprenait que les Affaires étrangères philippines avaient pris contact avec les autorités vietnamiennes pour essayer de remettre en marche le sinistre appareil du “rapatriement forcé”. En septembre, lors d’une réunion où participaient plusieurs ministères, le CADP et des représentants de l’Eglise, l’engagement sans ménagement de Mgr Arguelles contre le rapatriement forcé emporta l’adhésion de l’unanimité des participants qui se rallièrent au principe selon lequel le rapatriement ne pouvait avoir lieu que dans le volontariat.

Les possibilités offertes aujourd’hui aux derniers réfugiés vietnamiens doivent beaucoup au soutien apportée à leur cause par la Conférence épiscopale philippine.