Eglises d'Asie

Le gouvernement sollicite la coopération des religieuses catholiques pour la formation des jeunes filles issues de milieux ruraux défavorisés

Publié le 18/03/2010




Dans son effort en vue de réfréner le trafic de la prostitution, le gouvernement népalais a sollicité l’aide des Soeurs de la Charité de Nazareth pour qu’elles mettent leur expérience et leur savoir-faire au service des femmes issues de milieux ruraux défavorisés.

Le ministre de la condition féminine et des affaires sociales avait, quatre ans auparavant, contacté la congrégation officiellement enregistrée comme une organisation non gouvernementale, sous le nom de ‘Société de Nazareth’. Elle avait demandé aux soeurs de diriger le nouveau centre féminin que le gouvernement organisait dans un bâtiment nouvellement construit, proche de la maison des soeurs, pour y dispenser une formation semblable à celle que les soeurs poursuivaient elles-mêmes déjà depuis six ans.

Avec la cérémonie d’inauguration du 18 mai, a débuté officiellement le programme de formation intensive d’un premier groupe de 21 jeunes femmes. Cette formation conduite de bout en bout par les religieuses comprend, entre autre, couture et technique agricole de base. Après que les principaux participants eurent allumé les lampes traditionnelles, Umila Shrestha, secrétaire du ministre pour la condition féminine et le affaires sociales, s’est adressée aux jeunes femmes. Elle leur a dit qu’elles allaient plus tard repartir dans leurs villages pour y prendre la tête de la lutte contre la traite des femmes et pour récupérer les victimes en vue de leur réadaptation. Supprimer la traite est en effet, le premier souci du ministre et la raison d’être principale de ce nouveau Centre féminin de liberté et de réhabilitation, a-t-elle déclaré.

Pour sa part, le ministre adjoint, Daranidhar Khatiwada, affirma : “C’est la première fois que notre ministère essaie quelque chose en collaboration avec une ONG – la Société de Nazareth”. Notant que des milliers de Népalaises tombaient chaque année dans le piège de la prostitution à cause de la pauvreté et du manque d’éducation, il a souligné que ce problème ne pouvait être réglé par les seuls projets ministériels. “Après ce stage, il vous faudra devenir des lumières éclairant la conscience du village” a-t-il déclaré, ajoutant qu’elles devraient persévérer et ne pas abandonner le stage en cours d’études. Khatiwada a également fait remarquer que les premières stagiaires venaient des quatre districts où le trafic des prostituées est le plus grave : Makawanpur, Nuwakot, Rasuwa, et Sindhupalchowk.

Ganesh Bhattarai, secrétaire général du ministère de la condition féminine et des affaires sociales et déléguée générale à cette inauguration a rencontré peu après les journalistes pour leur dire qu’il y avait “un besoin urgent de formation pour et par des groupes spécialisésUne des stagiaires, Sukhla Godali, leur a déclaré également que la pauvreté dans les villages était aiguë. “Il est facile de succomber à la tentation – et tomber en enfer, non seulement en Inde, mais même dans les petites villes du NépalGodali a également dit sa détermination à vouloir “rendre à la société” celles qui sont tombées dans le piège.

Il y a six ans, les soeurs de Nazareth ont lancé des stages de formation d’animatrices rurales et d’apprentissage technique, grâce surtout à Caritas-Népal. Les prêtres et les pasteurs locaux ainsi que les officiels ont souvent assisté aux cérémonies de remise de diplômes. La Soeur Teresa Madasserry travaillait à ces stages dans son couvent du Katmandou. Elle a été sollicitée par les femmes elles-mêmes et les officiels pour diriger le nouveau programme. Les soeurs dirigent également une école pour les enfants retardés. Les mêmes religieuses sont engagées dans les visites des prisons et la défense des droits des femmes. Elles se joignent régulièrement au groupe des “femmes en noir” qui se réunissent en centre ville vêtues de robes noires, chaque dernier vendredi du mois, pour protester contre la violence et les injustices faites aux femmes et demander le respect de leurs droits selon la loi. Un compte rendu des activités des religieuses a été donné à la télévision nationale, le 13 mai dernier, à une heure de grande écoute.