Eglises d'Asie – Népal
Les responsables catholiques voient dans le résultat des élections le signe d’une progression de la démocratie
Publié le 18/03/2010
Pekoe Moktan, président de l’Association catholique du Népal, a déclaré à des journalistes, le 20 mai, que le peuple népalais était fatigué des cinq gouvernements qui se sont succédé depuis l’établissement du système démocratique et du multipartisme en 1990. « Je pense que le peuple s’est aperçu que les partis qui voulaient accélérer le développement par la force ou l’argent ne feraient jamais rien de bien. Notre peuple est devenu sage
Le préfet apostolique, Mgr Anthony Sharma, a déclaré de son côté: « Le peuple a réfléchi, choisi, et cette fois-ci, voté de façon raisonnable. C’est la seconde fois que le parti du Congrès a la majorité, ce qui démontre que le peuple népalais n’aime ni la violence ni la forceSe référant spécialement, parmi les groupes minoritaires, aux hindous de haute caste qui forment la tête dirigeante de ce parti, le responsable de l’Eglise catholique du Népal a déclaré qu’il pensait que des hindous de haute caste étaient à la tête également de bien d’autres partis.
Rupa Rai, directeur du bureau féminin de Caritas-Népal, a fait observer qu’il y avait davantage de femmes en lice cette année. « Chaque parti a fait un effort pour associer les femmes à ces électionsa-t-elle dit, ajoutant que le parti du Congrès allait former un bon gouvernement. Il n’y aurait pas de scission comme l’année précédente. « Si cela arrivait, dit-elle, le Congrès ne pourrait jamais regagner la confiance populaire« . Elle indique également qu’elle est « contente que le Congrès n’obtienne pas une majorité trop importante et que l’opposition puisse le contester au parlement ».
Dans ces élections qui se sont tenues le 3 et le 17 mai, le parti du Congrès était en tête le 21 mai avec une majorité absolue de 102 sièges. En seconde place, le parti marxiste-léniniste népalais obtenait 60 sièges et le parti Rastriya Prajatantra (parti de la liberté nationale) la troisième place. Un nouveau venu, le parti militant hindou Shiv Sena, a connu un revers sérieux puisqu’il n’a obtenu aucun siège.
Le premier ministre intérimaire, Girija Prasad Koirala, a indiqué aux journalistes du club de la presse de Katmandou, le 20 mai, que le nouveau premier ministre serait Krishna Prasad Bhattarai du parti du Congrès. Bhattarai est l’homme qui a supervisé la mise en place de la constitution de 1990 et dirigé le gouvernement par intérim de 1990 à 1991. Une centaine d’observateurs étrangers, de différents organismes internationaux de contrôle électoral et des droits de l’homme, ont exprimé leur satisfaction sur la manière dont ont été conduites ces élections, selon le Kathmandou Post et les émissions de radio du 21 mai. Cependant, d’après les mêmes sources, de nouvelles élections seraient nécessaires dans trois districts électoraux dont les résultats, douteux, ont été controversés.