Eglises d'Asie

Selon un document officiel, grâce à la formation reçue, le niveau intellectuel des religieux bouddhistes serait en progression

Publié le 18/03/2010




Une dépêche diffusée le 12 mai 1999 par l’Agence vietnamienne d’information fait un bilan de la formation donnée aujourd’hui aux religieux bouddhistes au Vietnam. Selon cet organe d’information officiel du gouvernement, celle-ci a permis une considérable élévation du niveau intellectuel du clergé bouddhiste ainsi que des fidèles.

Deux séries d’établissements sont mentionnés. Au niveau secondaire, il existe 25 écoles qui dispensent leur enseignement à près de 3 000 candidats à l’engagement religieux dans les pagodes. Le bouddhisme élémentaire y est enseigné à travers un programme de sept ans, enseignement qui s’ajoute au programme d’enseignement secondaire général, à la sociologie, à l’anglais et au chinois. Dans les régions où l’on pratique le bouddhisme du petit véhicule, comme à Soc Trang, les futurs bonzes apprennent le pali, qui est la langue des textes canoniques du théravada.

Par ailleurs, l’Eglise bouddhiste du Vietnam, parrainée par le gouvernement, dispose aujourd’hui de trois écoles supérieures. La première à être créée, en 1981, fut celle de Hanoi. Depuis cette date, 130 bonzes en sont sortis après avoir achevé le programme d’études. L’Institut supérieur du bouddhisme de Hô Chi Minh-Ville s’est ouvert en 1984 et a formé à ce jour 130 bonzes. On ne signale pas le nombre d’étudiants inscrits à l’institut de Huê, qui a été créé le 25 juin 1997 (14). Le nombre total des étudiants pour ces trois établissements s’élèverait aujourd’hui à 700. La dépêche du gouvernement signale également des classes spéciales pour élèves-bonzes à Ba Ria, Vung Tau, Hô Chi Minh-Ville. Il faut noter que toutes ces écoles sont soumises à une réglementation gouvernementale ressemblant de près à celle qui s’applique aux séminaires catholiques, avec un recrutement qui a lieu tous les quatre ans et non tous les deux ans comme dans les séminaires.

Par ailleurs, près de 150 religieux bouddhistes sont en train de poursuivre des études supérieures à l’étranger, certains au niveau du doctorat, dans diverses institutions bouddhistes, en Inde, à Taïwan, en Chine, au Sri Lanka, en Birmanie, au Japon, en France et en Australie.

Au sein du bouddhisme unifié qui refuse de se rattacher à l’Eglise bouddhiste officielle de même que dans certains milieux dissidents proches du bouddhisme unifié, de très vives critiques se sont élevées contre ces écoles et l’enseignement qui y est dispensé. Un bulletin bouddhiste, paru à Huê le 14 novembre 1994, avait protesté auprès des instances dirigeantes du bouddhisme d’Etat pour la façon dont fonctionnaient les écoles d’études bouddhiques, où, selon le bulletin, avaient été éliminés les religieux les plus versés en sciences religieuses (15). Plus récemment, en août 1997 (16), une lettre destinée à la Commission des droits de l’homme de l’ONU affirmait que, dans le Vietnam d’aujourd’hui, moines et fidèles bouddhistes n’ont pas la liberté d’étudier le Dharma et de développer la tradition culturelle du bouddhisme. La lettre citait un religieux de l’Eglise bouddhique d’Etat, le vénérable Thich Tu Man, selon lequel les écoles et centres d’études cités ci-dessus seraient des établissements où l’on poursuit des études mais où il manque une formation monastique et morale.

Avant 1975 au Sud-Vietnam, le bouddhisme gérait l’université Van Hanh de Saïgon, fréquentée par 5 000 étudiants y poursuivant des études religieuses et profanes, 25 instituts d’études bouddhiques, 200 écoles secondaires et primaires (Bô Dê), avec 100 000 élèves et 2 000 enseignants.