Eglises d'Asie

Une conférence nationale sur la religion propose à de hauts fonctionnaires une initiation au nouveau décret sur les religions

Publié le 18/03/2010




Une conférence nationale sur la religion, patronnée par le bureau des Affaires religieuses du gouvernement s’est tenu à Hanoi du 12 au 14 mai 1999. Selon les rapports publiés par l’Agence vietnamienne d’information et certains journaux du pays, elle s’était donné pour objectif de mener à bien la récapitulation des activités religieuses de l’année écoulée, de porter sur elles un jugement éclairé et d’initier les quelque 300 participants à la compréhension et à l’application du décret sur les religions paru le 19 avril, le décret n° 26/1999/ND-CP (17). Selon ces mêmes rapports, à l’issue de la discussion sur la vie religieuse du pays, certaines décisions auraient été prises, en particulier, celle de renforcer la gestion étatique sur les organisations religieuses. Selon le journal de langue anglaise, “Vietnam News”, le vice-premier ministre, Nguyên Cong Tan, aurait annoncé que l’Etat se préparait “à dépenser de fortes sommes afin d’améliorer le système de gestion (des religions) jusqu’au niveau du villageCette résolution qui n’a pas davantage été détaillée n’a été accompagnée d’aucune autre explication. Par ailleurs, les sources vietnamiennes ont fait état de deux exposés prononcés à cette occasion par le directeur des Affaires religieuses et par un des vice-premiers ministres.

Dans son intervention, le directeur des Affaires religieuses, Lê Quang Vinh, s’est plus particulièrement appliqué à formuler une appréciation objective sur la vie religieuse telle qu’elle s’est manifestée au cours de l’année écoulée. Selon lui, des progrès ont été accomplis par les diverses religions qui ont davantage cherché à se conformer à la loi et à l’intérêt commun du pays. Cependant, il a noté une recrudescence des incidents et des litiges. Ils ont été provoqués surtout par des constructions ou des restaurations de lieux de culte, des disputes concernant la propriété de certains biens et établissements religieux (par l’Etat), ou encore des activités religieuses non conformes à la loi. On s’est, par contre, félicité de la bonne impression laissée par les visites des autorités du parti et de l’Etat aux membres de la hiérarchie religieuse à l’occasion des fêtes de Noël ou de la naissance du Bouddha.

L’exposé de M. Nguyên Cong Tan, vice-premier ministre, a été d’un grand classicisme et a rappelé les grands principes de la politique religieuse de l’Etat vietnamien. Celui-ci garantit la liberté de croyance et de non-croyance, encourage le bon usage de la religion profitant au pays et à la nation, réprouve son mauvais usage portant préjudice à l’indépendance nationale, à l’union de tout le peuple et s’opposant à l’Etat de la République socialiste.

Au total, cette conférence ne paraît guère avoir apporté d’éléments nouveaux capables de donner une impulsion nouvelle, positive ou négative, aux rapports des religions avec l’Etat. S’il ne semble pas que celui-ci veuille revenir en arrière, il paraît de moins en moins disposé à abandonner le contrôle jaloux exercé par lui sur la vie religieuse de la population. En témoignent les décisions de cette Conférence nationale aussi bien que le dernier décret sur les religions.