Eglises d'Asie

L’Eglise doit adopter une approche pastorale “large” des cultures d’Asie, selon le dernier document du Vatican sur la culture

Publié le 18/03/2010




Un nouveau document a été présenté à Rome, le 1er juin 1999, par le Conseil pontifical pour les cultures. Selon le cardinal Poupard, président du conseil pontifical, et le cardinal Martini, membre du même conseil, le texte de 81 pages est le résultat d’une vaste consultation menée pendant cinq ans auprès d’évêques et d’experts du monde entier. Les contributions concernant l’Asie proviennent d’Inde, d’Indonésie et des Philippines.

Selon le document, l’Asie bénéficie de cultures anciennes profondément inspirées par le bouddhisme, le confucianisme, l’hindouisme, l’islam, le shintoïsme et le taoïsme “qui doivent être soigneusement étudiéeset envers lesquelles l’Eglise doit adopter une approche pastorale “large“.

Beaucoup d’élements de spiritualité et de mystiquetels que la sainteté, le renoncement à soi, la chasteté, l’amour universel, la paix, la prière et la contemplation, l’épanouissement en Dieu et la compassion, qui sont très vivants dans ces cultures, peuvent amener à la foi de JésusChrist en Dieuajoute le texte.

L’Asie apparaît généralement comme indifférente au message du Christadmettent les auteurs, tout en se demandant si la raison en est que le christianisme est encore perçu comme une religion étrangère introduite par les Occidentaux, qui ne s’est pas suffisamment adapté, n’a pas encore pensé et vécu assez profondément au sein des cultures d’Asie

Les religions sont une expression de la recherche de Dieu par l’homme, et une preuve de la dimension spirituelle de l’être humainElles sont aussi “dans un monde à la merci de la sécularisationun rappel de la présence divine et de l’importance de la spiritualité comme noyau vivant des culturesL’immense défi pastoral qui se pose à l’Egliseest donc de partir de ces traditions culturelles, telles que la sagesse ancienne de la Chine, et de diriger leur soif ancienne de Dieu vers une ouverture à la Révélation du Dieu vivant qui fait de nous ses partenaires par la grâce de JésusChrist, le seul sauveur

Le document constate que l’islam se répand rapidement particulièrement en Occident par les mouvements migratoires, et que beaucoup considèrent ce phénomène comme une menace. Cependant, disent les auteurs, une véritable collaboration avec les musulmans, au niveau de la culture, dans une réciprocité réelle, peut engendrer des relations positives dans les pays musulmans et avec les communautés musulmanes établies dans les pays traditionnellement chrétiens

Le document souligne aussi que le monde d’aujourd’hui est marqué par une diversité des cultures et une pluralité des religions que l’on retrouve dans tous les pays. Il affirme encore que, étant le berceau de la vie et de l’amour, la famille est la source de la cultureet que la civilisation et la cohésion sociale dépendent par dessus tout de la qualité humaine des famillesDans le même domaine, tout en expliquant que les situations personnelles douloureuses invitent à la compréhension, à l’amour et à la solidaritéle document estime que ce qui est un échec tragique de la vie de famille ne doit pas être présenté comme un nouveau modèle de société

Les auteurs du document expriment aussi leur inquiétude en ce qui concerne “l’urbanisation galopantequi affecte des millions de personnes qui se retrouvent socialement déracinées, politiquement sans pouvoir, économiquement marginalisées et culturellement isoléesIls affirment que l’évangélisation de la culture urbaine est un formidable défi lancé à l’Eglise