Eglises d'Asie

Grâce à l’informatique l’Eglise pourra communiquer avec les régions les plus éloignées du territoire

Publié le 18/03/2010




Les Eglises catholique et protestante de Taiwan ont mis leurs réseaux d’ordinateurs au service d’un projet gouvernemental visant à améliorer les communications dans les régions les plus éloignées, généralement habitées par les aborigènes.

Le conseil exécutif du gouvernement avait approuvé en mai dernier ce projet pour les régions montagneuses éloignées de l’est du pays. La mise sur pied devrait durer deux mois et être terminée fin août. Beaucoup des stations-relais prévues par ce projet seront installées dans les locaux des paroisses catholiques, a dit aux journalistes, le P. Jean-Baptiste Wu Chun-yuan, secrétaire général de la Conférence épiscopale de Taiwan, le 10 juin. Ce projet permettra aux gens des régions éloignées d’utiliser ces ordinateurs paroissiaux pour recevoir ou envoyer des messages (e-mail), par exemple des documents administratifs relatifs à l’enfance ou aux personnes âgées, tenir des video-conférences entre familles, obtenir des informations par internet, etc. L’Eglise catholique, de son côté, pourra également utiliser le réseau pour l’évangélisation ou l’entraide sociale a précisé le P. Wu.

Les prêtres de ces régions éloignées s’initieront à l’utilisation du réseau internet et pourront installer sur le réseau leurs propres pages d’annonces paroissiales, a aussi déclaré le P. Wu, qui est aussi président du Groupe informatique des évêques mis sur pied en avril dernier. Des ordinateurs munis d’un “pentium II” ont été installés dans 12 paroisses les plus éloignées du diocèse de Hualien dans le comté de Taitung, à l’est de Taiwan, a indiqué de son côté Mgr Jean Baptiste Tseng kingzi, évêque auxiliaire de Hualien. Ce projet fera davantage participer les laïcs aux activités paroissiales a-t-il ajouté, rappelant comment dans le passé les paroisses étaient le centre de la vie sociale alors que maintenant, peu de monde participe aux cours de catéchisme.

Les installations paroissiales au service du projet gouvernemental pourront aider les habitants à mieux communiquer avec l’extérieur et trouver du travail précise également Mgr Tseng qui est le premier évêque aborigène de Taiwan. A cause du manque d’information sur le marché du travail, les militants syndicalistes estiment que le taux de chômage parmi les aborigènes est dix fois plus élevé que dans le reste de la population. L’évêque suggère donc que les aborigènes puissent utiliser à plein ce nouveau service pour s’attaquer au chômage et à leurs autres problèmes tout en développant leur propre culture. Des diplômés qualifiés issus des écoles catholiques aideront les prêtres et leurs paroissiens à utiliser l’informatique et mettre sur pied une page d’information spécifique pour leur paroisse. Ce projet, estime Mgr Tseng, est la reconnaissance gouvernementale de tout ce qu’a accompli l’Eglise catholique pour l’action sociale, souvent sans beaucoup de publicité et avec ses propres investissements financiers. Le gouvernement procurera le matériel nécessaire au projet tandis que les paroisses fourniront et aménageront les locaux nécessaires à l’installation des ordinateurs. Ce que fournit le gouvernement l’est une fois pour toutes, alors que nous, nous avons à assumer à long terme la responsabilité de former les gens à l’utilisation de ce service. Ce que nous avons à donner n’est en rien inférieur à ce que donne le gouvernementexplique le P. Wu qui précise que les premiers bénéficiaires du projet seront les aborigènes des villages de l’est et du sud de Taiwan où, si 90 % d’entre eux ont le téléphone, très peu sont équipés d’ordinateurs.

Durant le conseil plénier des évêques en avril dernier, une utilisation plus large des nouvelles technologies de l’information pour l’évangélisation et le travail pastoral a été évoquée. La majorité des ethnies aborigènes vivent sur les côtes montagneuses de l’est qui font partie du diocèse de Hualien. Beaucoup sont chrétiens, dont 120 000 catholiques qui représentent plus du tiers des 300 000 catholiques de l’île.