Un pasteur protestant arrêté lors d’une session biblique dans un hôtel de Hanoi est libéré après quelques semaines de détention

La source ayant communiqué cette nouvelle affirme aussi que le pasteur a dû payer une amende de un million de dongs (72 dollars) (13), la facture de ses frais de séjour forcé à l’hôtel, ainsi que les dépenses occasionnées par l’achat de médicaments et les consultations médicales nécessitées par son état de santé durant sa détention. Bien que les bibles et tous les livres religieux du groupe biblique aient été confisqués par la police, les objets et effets personnels du pasteur lui ont été rendus. Cependant, celui-ci a constaté que le disque dur de son ordinateur portable avait été effacé.

La même source a rapporté que le pasteur avait cherché à se renseigner sur ses possibilités de trouver asile dans un pays étranger et que certains diplomates étrangers en poste à Hanoi, inquiets de la détention du pasteur pour des activités religieuses pacifiques, auraient pris bonne note de cette demande. Les démêlés du pasteur Ai avec la police ne sont pas nouveaux. Elle sont dues à son engagement au service des Eglises domestiques de Hô Chi Minh-Ville et à ses contacts avec les Eglises pentecôtistes à l’étranger, qui lui avaient valu une première arrestation, le 27 février 1991. Condamné à une peine de trois ans de camp par mesure administrative et sans procès, il avait été libéré le 6 avril 1993 (14).

Le mouvement des Eglises domestiques au Vietnam a toujours été réprimé, les autorités vietnamiennes attachant une grande importance au caractère public, connu et contrôlé du lieu de culte. Tous les décrets sur les activités religieuses lient le culte religieux à des lieux publics, enregistrés par l’Etat, dont le programme d’activités ordinaires doit être soumis chaque année aux autorités. Le dernier décret 26/1999/ND-CP, à l’article 7, alinéa 1 (15), précise que dans le domicile familial, il est seulement possible d’offrir les traditionnelles offrandes aux ancêtres et de réciter des prières familiales. Les autres activités religieuses comme l’instruction religieuse et la célébration de cérémonies ne peuvent être organisées que dans les lieux de culte. L’article 8, alinéa 3, ajoute que les activités religieuses débordant le cadre du lieu de culte doivent bénéficier d’une autorisation spéciale.