Eglises d'Asie

Le gouvernement étudie activement l’éventualité d’un voyage du pape dans le pays au cours de cette année

Publié le 18/03/2010




Le porte-parole de la Conférence épiscopale catholique indienne, le P. Dominic Emmanuel, a déclaré, le 7 juillet, que, selon ses informations, le gouvernement indien était en train “d’étudier activement” la possibilité d’un voyage du pape Jean-Paul II en Inde, au cours des derniers mois de l’année 1999, sur proposition de l’Eglise catholique. Il a ajouté cependant que les évêques n’étaient pas très optimistes sur la décision que prendra éventuellement le gouvernement dirigé par le BJP (Bharatiya Janata Partyconnu pour ses relations avec les groupes hindous les plus fondamentalistes.

L’Inde est l’un des pays d’Asie (3) qui ont été proposés pour permettre à Jean-Paul II de présenter son exhortation apostolique, qui sera la conclusion officielle du synode des évêques d’Asie qui a eu lieu à Rome en avril et mai 1998. Les dirigeants catholiques indiens craignent cependant que le gouvernement ne prenne prétexte de la guerre indo-pakistanaise ou des élections générales prévues pour le mois de septembre pour refuser la proposition de voyage du pape. Selon le P. Emmanuel, le BJP pourrait estimer qu’un voyage du pape en Inde “soit un encouragement, pas forcément bienvenu, pour les chrétiens indiens“. Mais, ajoute-t-il, le gouvernement pourrait aussi estimer qu’un voyage papal soit à même de guérir les blessures infligées à la communauté chrétiennedepuis deux ans par le parti au pouvoir et ses alliés, ce qui ne serait pas négligeable au moment des élections.

Le 8 juillet, un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, qui a demandé l’anonymat, a confirmé que le gouvernement avait bien reçu une demande de la nonciature apostolique de New Delhi pour un voyage éventuel du pape vers la fin de l’année 1999. Il a ajouté que cette demande était activement étudiéepar les autorités. Habituellement, les propositions de visites d’Etat sont soumises au ministère des Affaires étrangères et approuvées ensuite par le bureau du premier ministre. Le ministère de l’Intérieur n’est impliqué qu’au niveau de l’organisation et de la sécurité. Mais une exception a été faite en ce qui concerne le pape car il s’agit d’un chef religieux et le ministre des Affaires étrangères comme le bureau du premier ministre ont demandé que le cabinet dans son ensemble discute de l’affaire, parce que cette visite pourrait être délicate à gérera précisé le haut fonctionnaire.

Le gouvernement fédéral indien du premier ministre Atal Behari Vajpayee comprend des ministres appartenant au BJP et à différents partis de la coalition au pouvoir. Selon le haut fonctionnaire déjà cité, il est à peu près certain que la plupart des ministres appartenant au BJP s’opposeront à une visite du pape, parce qu’ils craignent les conséquences que pourrait avoir pour leur parti “la venue en Inde du chef suprême des catholiques“, alors que, depuis mars 1998 et l’arrivée au pouvoir du BJP, plus d’une centaine d’agressions violentes à l’encontre de missionnaires chrétiens ont eu lieu.

Les dirigeants chrétiens sont presque unanimes à dire que le BJP et ses alliés de la nébuleuse fondamentaliste hindoue sont à l’origine de la plupart de ces incidents. Ceci incite le haut fonctionnaire déjà cité à estimer que le BJP n’est peutêtre pas intéressé en ce moment à permettre que le chef de l’Eglise catholique vienne en Inde pour y présenter son exhortation apostoliqueIl a ajouté que la proximité des élections générales pourrait fournir le prétexte à un refus de la visite papale.