Eglises d'Asie

Les responsables religieux sud-coréens lancent un appel pour un vrai dialogue entre les deux Corée

Publié le 18/03/2010




Les responsables religieux sud-coréens demandent instamment aux deux Corée de mettre fin, par le dialogue et la coopération, à la dangereuse tension qui règne entre les deux pays. Le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, ancien archevêque de Séoul, le Révérend Kang Won-yong, protestant, et le Vénérable Song Wol-ju, moine et ancien supérieur de l’ordre Chogye, la dénomination bouddhiste la plus répandue en Corée, se trouvaient à Séoul, le 29 juin, pour signer cet appel. D’autres responsables d’associations religieuses ou civiques participaient également à la conférence de presse qu’avait organisée le Mouvement coréen pour le partage. “La situation actuelle de tension et de confrontation entre les deux Corée ne peut se dénouer que par le dialogue, sinon, c’est nous tous, des deux côtés, qui serons perdantspeut-on lire dans la déclaration finale lue par le cardinal Kim.

Les relations entre les deux Corée se sont envenimées depuis peu avec une série d’incidents dont une bataille navale, et la détention en Corée du Nord d’un touriste sud-coréen, le 20 juin dernier. Les responsables des associations civiques et religieuses ont demandé avec insistance à la Corée du Nord de ne pas rompre le dialogue inter-gouvernemental en cours et au gouvernement sud-coréen de poursuivre sa politique d’engagement à l’égard du Nord en dépit de ces récents incidents : Nous n’approuvons pas les critiques de certains groupes à l’encontre de la politique d’engagement du président Kim Daejung l’accusant de mettre la sécurité nationale en périlLes signataire de l’appel affirment que la paix dans la péninsule coréenne ne se fera pas sans dialogue ni sans coopération. Nous espérons que les autorités des deux Corée feront tous les efforts pour promouvoir cette collaboration et que les Sudcoréens soutiendront la politique de réconciliation voulue par leur gouvernement à l’égard du Nordajoute la déclaration.

Les conservateurs et l’ancien parti au pouvoir insistent de leur côté, pour que le gouvernement suspende son aide à la Corée du Nord et fasse cesser les visites organisées de touristes sud-coréens au célèbre temple du Mont Kumgang situé en territoire nord-coréen. Dans l’intervalle, alors qu’une rencontre à l’échelon des vice-ministres des deux Corée se terminait à Pékin le 3 juillet sans qu’aucun accord n’ait été conclu, Séoul faisait savoir que sa politique d’engagement avait des limites. Le gouvernement sud-coréen en effet a déclaré clairement qu’il n’enverrait plus d’engrais ni de fertilisants tant que le gouvernement du Nord n’aurait pas promis d’autoriser la réunion des familles séparées par la guerre et la division des deux Corée. Avant la rencontre de Pékin, Séoul avait envoyé 100 000 tonnes de fertilisants avec la promesse d’en envoyer 100 000 autres si un accord était trouvé. Séoul avait aussi déclaré que si le Nord ne garantissait pas la sécurité des touristes sud-coréens en pèlerinage au Mont Kumgang, site historique situé juste au nord de la zone démilitarisée séparant les deux pays, ces visites seraient supprimées. Le site a été ouvert aux touristes sud-coréens l’an dernier, pour la première fois depuis la guerre. Plus de 10 000 Sud-coréens ont déjà fait le voyage, apportant ainsi à la Corée du Nord affamée des devises dont elle a bien besoin.

La mère de famille sud-coréenne de 36 ans arrêtée le 20 juin parce que soupçonnée d’avoir incité un guide du Nord à la désertion a été relâchée six jours plus tard. D’autres disputes et détentions de touristes se sont déjà produits sous divers prétextes, par exemple, parce que du papier journal portant des portraits du leader nord-coréen aurait été utilisé dans les toilettes ou tout simplement froissé par les touristes.