Eglises d'Asie – Philippines
Mindanao : une démonstration militaire par de jeunes enfants musulmans provoque l’intervention de la Commission gouvernementales des droits de l’homme
Publié le 18/03/2010
Après la démonstration de tir au fusil, les journalistes ont recueilli les confidences des jeunes militaires dont la plupart sont nées dans ce camp. Elles se sont exprimées sans fausse note. L’une d’entre elles, dont la soeur âgée de douze ans suit l’entraînement militaire dans le camp, est persuadée que si celle-ci mourrait au combat, elle deviendrait aussitôt une martyre. Une autre âgée de quatorze ans s’est déclarée prête à mourir pour la cause de la “Jihad” (guerre sainte). Toutes ont dit qu’elle étaient heureuses d’être dans le camp et de s’y entraîner. “Je n’envie pas les autres gamines, a dit l’une d’elles, je suis heureuse de ce que je fais
Le dirigeant FMLI, Jannatis Mimbantas, a révélé aux journalistes que 300 à 500 jeunes femmes suivaient volontairement chaque année cet entraînement, mêmes si elles étaient rarement appelées à jouer un rôle actif dans les opérations militaires. Selon Paladan Badron, qui enseigne au Centre du roi Faisal pour les études islamiques, dans le cadre de l’université nationale du Mindanao, diverses circonstances peuvent justifier la présence d’une femme dans les troupes engagées: la vente sacrilège d’un lieu de culte, ou le viol d’une femme musulmane.
La démonstration militaire exécutée par de toutes petites filles, les déclarations de celles-ci à la presse, ainsi que les explications fournie par les responsables du Front moro de libération islamique (FMLI) ont scandalisé la Commission gouvernementale des droits de l’homme qui a décidé de poursuivre les rebelles musulmans pour abus d’enfants. “Si la population veut bien collaborer avec nous, a affirmé la responsable de la Commission, Aurora Navarette Recina, nous déposerons plainte contre eux pour abus d’enfantsSelon elle, les responsables du camp sont passibles de peines pour avoir contrevenu à la loi. “Même si ces jeunes filles étaient volontaires comme elles l’on dit, elles n’auraient pas dû être acceptée par les organisateurs jusqu’à l’âge légal pour combattre
Le FMLI, qui s’est séparé du Front moro de libération nationale depuis 1978, s’est engagé à créer un Etat séparé islamique dans la région de Mindanao, au sud des Philippines. Ce groupe déclare rassembler 120 000 combattants dans 13 grands camps et 33 plus petits camps dispersés dans sept régions du Mindanao. Pour promouvoir les efforts de paix entre le FMLI et le gouvernement, a été fondée une institution, appelée forum de dialogue, dans laquelle évêques chrétiens et érudits musulmans s’entretiennent ensemble au service de la réconciliation.