Aux cérémonies de clôture du deuxième centenaire de Notre Dame de La Vang, la foule était plus nombreuse que l’année précédente

Les pèlerins qui avaient tiré les leçons de l’expérience de l’an dernier, en particulier des obstacles rencontrés, étaient venus cette fois-ci de toutes les régions du Vietnam avec plus de facilité que l’année précédente, utilisant pour cela toutes sortes de moyens de locomotion. Dans la foule on reconnaissait à leurs habits traditionnels les nombreux pèlerins appartenant aux ethnies minoritaires. Les jeunes filles, elles, avaient presque toutes revêtu la tunique blanche vietnamienne bien connue. Des non-chrétiens se sont mêlés à la prière générale. On a même reconnu à leur tenue les 14 membres d’une délégation officielle du bouddhisme Hoa Hao, venue en minibus depuis Long Xuyên, près de la frontière cambodgienne jusqu’au sanctuaire de La Vang pour prier pour la paix et l’union de toutes les religions. Des observateurs étrangers ont aussi noté que dans cette foule aux vêtements bigarrés au-dessus de laquelle flottaient de nombreux oriflammes religieux, les drapeaux du Parti, et les effigies de Hô Chi Minh brillaient par leur absence.

Toute cette foule était déjà sur place à 5 heures 30 du matin, le 15 août, heure à laquelle l’évêque de Dalat, Mgr Nguyên Van Nhon, a lu le message envoyé à l’Eglise du Vietnam par le pape pour la circonstance, dans lequel il invitait les pèlerins “à mettre leur confiance dans notre Mère commune … pour que, au milieu des tempêtes du péché et des événements parfois douloureux de l’histoire, ils demeurent fermement attachés au Christ et puissent témoigner de son amourSelon des agences romaines, ne pouvant pas se rendre au Vietnam, le pape avait confié au cardinal philippin, Jose Sanchez, le soin de le représenter. Aucune dépêche n’a signalé la présence de ce prélat lors des cérémonies. Dans une interview à l’agence Fides à la fin du mois de juillet, l’archevêque de Huê, Mgr Etienne Nguyên Huu Thê, avait signalé que le gouvernement vietnamien était en désaccord avec cette venue.

La grand-messe de l’Assomption qui a suivi cette proclamation était présidée par le cardinal Pham Dinh Tung. Dans son homélie, l’archevêque de Hanoi a déploré le mépris des valeurs morales qui se répand aujourd’hui au sein de la société vietnamienne. La cause principale selon lui en est l’absence d’esprit de prière. Il a souligné que le rassemblement au sanctuaire de La Vang était une bonne occasion pour les pèlerins de retrouver cet esprit et de contribuer ainsi à restaurer l’esprit national. Après la messe, un même rythme a entraîné plus de 200 religieuses du diocèse dans un vaste mouvement de danse que le programme officiel avait intitulé : “Fleurs offertes à la Vierge”. Ensuite, une très solennelle et très imposante procession s’est mise en marche, dans laquelle chacun des 25 diocèses du Vietnam était concrètement représenté. Enfin, en prononçant la clôture des cérémonies du deuxième centenaire du sanctuaire de Notre Dame de La Vang, l’archevêque de Huê a exhorté les fidèles à se tourner vers le troisième millénaire tout proche.