Eglises d'Asie

Rajasthan : deux missionnaires sont malmenés et menacés de mort par un groupe de fondamentalistes hindous

Publié le 18/03/2010




Le 9 août 1999, des fondamentalistes hindous ont attaqué un prêtre catholique et son catéchiste dans l’Etat du Rajasthan, au nord-ouest de l’Inde. Ils les ont forcés à s’incliner devant les dieux hindous et les ont menacés de mort s’ils continuaient leurs activités missionnaires dans le village. Le groupe d’assaillants était formé de 150 militants pro-hindous. Ils se sont emparés du P. Philip Lukose et de son catéchiste Motilal, du diocèse d’Udaipur, alors qu’ils attendaient l’autobus pour retourner à Jhadol après une eucharistie célébrée dans un village voisin, Mangwas.

Le vicaire général d’Udaipur, le P. Andrew Bhuria, a indiqué aux journalistes que les deux missionnaires avaient été malmenés et menacés d’être brûlés vifs s’ils n’abandonnaient pas leur apostolat dans le village. La foule qui criait des slogans les a fait marcher jusqu’au temple proche de Hanuman (dieu singe). On leur a appliqué du rouge vermillon au front signifiant leur “acceptation” de l’hindouisme et on les a obligés ensuite à se tenir devant les idoles hindoues et à crier “jai sri ram” (honneur au Seigneur Ram). Dans la foules, plusieurs hommes les ont prévenu qu’ils “mourraient comme est mort Staines“, dans l’Etat d’Orissa (5), s’ils continuaient de venir au village. Le missionnaire australien Graham Stuart Staines et ses deux fils avaient été brûlés le 23 janvier dans leur voiture où ils se reposaient après une fête dans un village de l’Orissa,.

Le P. Bhuria indique que les deux missionnaires ont été harcelés jusqu’au soir, jusqu’à ce qu’un autre catéchiste vienne les chercher : Plusieurs personnes sur le marché ont dit que ce catéchiste était allé au temple et qu’il avait ensuite demandé l’aide de la police pour qu’ils soient relâchés“. Les missionnaires ont porté plainte le 10 août et trois personnes ont été arrêtées par la police. La presse locale a écrit que les trois hommes en question s’étaient auparavant déjà présentés à la police, mais pour porter plainte contre ce prêtre et son catéchiste qui, d’après eux, auraient tenté de profaner le temple. Ces trois hommes seraient membres d’un groupes fondamentaliste hindou, indique le P. Bhuria, ajoutant que les trois hommes ont été relâchés sous caution, le lendemain, 11 août. Il explique également qu’un certain nombre d’hindous accusent les missionnaires de convertir des hindous miséreux au christianisme et de vouloir travailler à la destruction de la religion hindoue et de sa culture.

Une certaine tension règne dans la mission depuis qu’un employé d’un hôtel catholique est mort d’une morsure de serpent. Les militants hindous accusent les missionnaires d’avoir empoisonné l’apprenti cuisinier. Il s’agit d’un cas tragique mais, à l’évidence, à une morsure de serpent. Pourtant, on a déposé au tribunal contre les missionnaires et le jugement est en cours“, explique le P. Bhuria.