Eglises d'Asie

La réunion annuelle des responsables de grands séminaires a porté sur la formation humaine des candidats au sacerdoce

Publié le 18/03/2010




La réunion annuelle des formateurs de séminaire, qui n’avait pas eu lieu l’année dernière faute de permission du gouvernement, s’est tenue cette année à Huê du 5 au 10 juillet. Les 21 participants, des responsables et des représentants du corps enseignant des six séminaires fonctionnant aujourd’hui dans le pays, ont débattu ensemble de la formation humaine des candidats au sacerdoce qui leur étaient confiés. Un responsable du Bureau des Affaires religieuses auprès du premier ministre, ainsi que le chef du bureau régional de Huê sont venus s’entretenir avec les prêtres participant à la réunion. Ils ont confirmé l’acceptation définitive par le gouvernement d’une annexe à Xuân Lôc du Séminaire St Joseph de Hô Chi Minh-Ville, annexe qui n’est cependant pas encore entrée en fonction. Par contre, les autorités ont refusé qu’une annexe du Séminaire de Hanoi soit créée à Thai Binh comme les évêques l’avaient également demandé. Il ne semble pas qu’une réponse ait été donnée à la proposition des évêques d’augmenter le nombre de séminaristes recrutés à Hanoi.

Introduisant le thème principal des débats, l’archevêque du lieu, Mgr Etienne Nguyên Nhu Thê, a relevé l’importance de la formation humaine des candidats au sacerdoce. C’est elle qui, en assurant leur équilibre psychologique, la maturité de leur personnalité et la force de leur volonté, leur permettra de mener à bien leurs divers apostolats. Il a insisté, dans la ligne des interventions des évêques vietnamiens au dernier synode, sur certaines qualités particulièrement nécessaires en Asie : la compassion, le sens de l’harmonie, le détachement, la solidarité avec les pauvres et le respect de la création. Le P. Paul Lê Tan Thanh, supérieur du grand séminaire de Saigon, s’est aussi inspiré des réponses de l’épiscopat vietnamien aux “lineamenta” du synode des évêques d’Asie. Selon lui, la formation au séminaire doit mettre l’accent sur les valeurs humaines traditionnellement en honneur en Asie. Conscient de son appartenance à une Eglise pauvre et humble, le candidat devra, en effet, pouvoir s’adapter, voire se mêler aux masses de son pays, coopérer et dialoguer avec les fidèles des autres religions. Il devra aussi avoir l’esprit de collaboration et de service. Cependant on a fait remarquer que la culture locale ne comporte pas que des traits positifs. Un représentant du séminaire de Vinh Thanh a noté le respect exagéré dont étaient entourés prêtres et séminaristes au Vietnam, respect qui conduisait ceux qui en bénéficiaient à se comporter quelquefois en bureaucrates et en autocrates.

Dans les six séminaires fonctionnant aujourd’hui au Vietnam, le nombre d’admission tous les deux ans est toujours limité par l’Etat alors que chaque année les aspirants au sacerdoce sont plus nombreux, si bien que désormais, en de nombreux diocèses, c’est par un véritable concours que s’effectue le recrutement du séminaire. Ainsi, cette année, le diocèse de Hung Hoa qui bénéficie de 9 places au grand séminaire de Hanoi, devra choisir ses séminaristes sur une liste de cinquante candidats, eux-mêmes sélectionnés parmi les 150 jeunes gens qui se sont présentés à l’évêché ou dans les paroisses. Le 2 juin, les cinquante jeunes gens se sont inscrits à un cours de préparation de deux mois, à l’issue duquel ils passeront un examen. Les matières étudiées sur lesquels les aspirants-prêtres seront interrogés sont le catéchisme, la Bible, l’histoire de l’Eglise et les langues étrangères. Selon le P. Trung Thoai qui s’occupe de la pastorale des vocations dans le diocèse, le niveau d’études des candidats cette année est assez élevé. Quarante d’entre eux sortent des collèges ou des universités.

La situation du diocèse de Hung Hoa n’a rien d’exceptionnel. Dans d’autres diocèses du nord, comme Bui Chu ou encore Vinh, on trouve un nombre encore plus impressionnant de candidats au séminaire, plusieurs centaines, essayant, quelquefois depuis des années, de trouver un moyen de poursuivre des études les menant au sacerdoce. A Hô Chi Minh-Ville, où il n’y a que vingt places de séminaristes tous les deux ans, des classes dites de “recherches sur la vocation” ont été ouvertes dans lesquelles se forment diverses générations de candidats au séminaire. En troisième année, ils sont actuellement 74 à se préparer au concours d’entrée pour l’année 2001. En deuxième année, ils sont 40 jeunes qui participeront au concours de 2003. Dans la classe suivante, 78 préparent leur entrée au séminaire pour l’année 2005. La classe élémentaire qui elle est tournée vers l’an 2007 est en train d’enregistrer les inscriptions.