Eglises d'Asie

L’épiscopat indonésien appelle à l’arrêt des violences et recommande au gouvernement de respecter les résultats de la consultation

Publié le 18/03/2010




Le 7 septembre, 3 jours après la publication des résultats du référendum, au lendemain de l’établissement de la loi martiale, alors que les milices sous la protection de l’armée indonésienne faisaient régner la terreur parmi la population du Timor Oriental, en se rendant coupables de massacres et de déportations, le plus haut responsable de l’Eglise catholique en Indonésie, Mgr Josephus Suwatan, président de la Conférence épiscopale indonésienne, s’est prononcé sans ambiguïté aussi bien à propos des résultats sortis des urnes que sur le tragique développement d’un climat de violences d’une rare intensité sur l’ensemble du Timor Oriental.

En ce qui concerne la consultation du 30 août à l’issue de laquelle la grande majorité de la population du Timor Oriental a rejeté l’autonomie au sein de l’Indonésie pour choisir l’indépendance, Mgr Suwatan a déclaré que le gouvernement se devait de respecter la décision de la population du Timor oriental : “Le peuple a fait son choix et nous espérons que le gouvernement le respectera et se soumettra à sa décision en lui donnant son accord”.

Le président de la Conférence épiscopale a également dénoncé les violences exercées contre la population du territoire venue chercher refuge dans des établissements d’Eglise. Il a en particulier déploré les attaques lancée contre les bureaux diocésains de Dili, le 5 septembre et contre la résidence de Mgr Carlos Filipe Ximenes Belo, le lendemain 6 septembre : “Ces actions sont véritablement déplorables !” a-t-il conclu. On estime qu’environ 4 500 personnes étaient venues chercher asile en ces deux lieux assaillis par les miliciens. Les deux attaques ont fait au moins 65 morts et 130 blessés. Une opération semblable menée par les milices a pris pour cible une église du district de Suai, dans la ville de Kovalima à 100 km de Dili, où 700 personnes déplacées s’étaient regroupées. Une centaine de personnes sont mortes, parmi lesquelles le P. Hilario Madeira, prêtre de la paroisse, et son vicaire, le P. Tarcisio Dewanto. Après l’attaque, les survivants ont été amenés au siège de la police puis transportés au Timor occidental.

D’une manière plus générale, l’évêque a exprimé l’inquiétude de l’Eglise d’Indonésie devant l’escalade de la violence dans cette partie du pays . Il a appelé toutes les parties à ne pas s’engager davantage dans cette nouvelle tragédie humaine. Selon lui, dans le cadre d’une situation qui évolue d’heure en heure, la priorité devrait être donnée à l’assistance aux personnes déplacées et aux efforts pour mettre un terme à la violence. La Conférence épiscopale a décidé de rencontrer des représentants des deux camps pour les persuader de ne pas laisser la situation échapper à leur contrôle (18).