Eglises d'Asie

Alors que les troupes de l’Interfet prennent peu à peu le contrôle du territoire, un groupe de religieux est assassiné dans une embuscade

Publié le 18/03/2010




Alors que les troupes de l’Interfet, la force multinationale sous commandement australien chargée par l’ONU de rétablir l’ordre au Timor Oriental, prennent peu à peu le contrôle du territoire, le retrait des forces armées indonésiennes et des milices s’opère lentement. La population timoraise, réfugiée dans les collines et les forêts, déplacée au Timor occidental, n’a pas encore regagné les villes et les villages, quittés au plus fort des violences qui ont éclaté juste après la proclamation des résultats du référendum du 30 août dernier. Référendum qui donnait presque 80 % des Timorais favorable à l’indépendance du territoire.

C’est dans ce contexte instable et incertain que Mgr Basilio Do Nascimento a confirmé le 27 septembre la mort de neuf personnes (deux religieuses canossiennes : Sour Céleste de Carvalho, timoraise et supérieur des Sours canossiennes de Baucau, et Sour Erminia Cazzaniga, de nationalité italienne, deux jeunes diacres du diocèse de Baucau qui devaient être ordonnés en octobre prochain, un séminariste, étudiant en théologie, et quatre laïcs), tués par des soldats de l’armée indonésienne ou des miliciens dans une embuscade le 25 septembre. Le groupe, au service du diocèse de Baucau, était parti dans une voiture de la Caritas locale à Los Palos, à l’extrémité est du territoire, afin d’estimer les besoins de la population dans cette partie de l’île. Sur le chemin du retour, interceptés par l’armée indonésienne ou des miliciens, ils ont été tués et leurs corps jetés dans une rivière. Sans doute en voulait-on à leur véhicule.

Par ailleurs, et contrairement à ce qui avait été annoncé dans les médias internationaux et dans ces colonnes (15), le P. Francisco dos Santos Barreto, responsable de Caritas pour Timor Oriental, n’a pas été tué, mais est bien vivant, après avoir trouvé refuge avec des milliers d’autres Timorais à Dare, au sud de Dili. De même, il semble que les informations selon lesquelles tout le personnel de Caritas – Timor Oriental (40 personnes) ait été assassiné, sont infondées : une partie au moins des membres de la Caritas se trouve aux côtés du P. Barreto et, au fur et à mesure que la situation se calme, d’autres se manifestent petit à petit.

Selon le Bureau de coordination de l’aide humanitaire des Nations Unies, sur les 890 000 habitants que comptait Timor Oriental avant le 30 août, de 550 000 à 650 000 sont aujourd’hui déplacés à l’intérieur même du territoire et 170 000 se trouvent au Timor occidental. Les troupes de l’Interfet n’ayant « sécurisé » qu’une très petite portion du territoire, il n’est pas encore possible d’avoir une claire idée des besoins de ces réfugiés. Caritas-Australie, le Catholic Relief Service de la Conférence épiscopale des Etats-Unis et de nombreuses autres organisations non-gouvernementales coopèrent avec les bureaux des Nations Unies pour organiser l’aide internationale à destination du Timor, mais, bloqué pour l’heure à Darwin, en Australie, ils ne peuvent pas encore porter secours directement aux Timorais.