Bangalore : un professeur étranger du séminaire Saint Pierre jugé indésirable en Inde par les autorités civiles

Il y a un mois, le P. Ceresko s’était vu signifier par la police l’obligation de quitter le territoire de l’Inde dans un délai de quinze jours, délai qui fut ensuite porté à un mois. Aucune explication n’a été donnée pour cette décision. Il semblerait que le gouvernement central de New Delhi avait déjà refusé l’an dernier le renouvellement du permis de résidence du P. Ceresko mais que le gouvernement local du Karnataka ait alors omis de signaler ce refus à l’intéressé. Entièrement consacré à la recherche et à ses étudiants, le P. Ceresko n’avait aucune activité politique ni même directement “missionnaire”.

Des observateurs attentifs rappellent que, depuis plusieurs années, le RSS (Rashtriya Swayamsewak Sangh – Corps National des Volontaires), le plus influent des groupes extrémistes hindous, très lié au BJP (Bharatiya Janata Party) actuellement au pouvoir, s’efforce de noyauter les administrations nationales et régionales. Un des objectifs affichés par le RSS est une Inde hindoue, “débarrassée” de ses éléments “allogènes” et des religions “étrangères” dont la première est la religion chrétienne. Mais, compte-tenu du RSS et de ceux qui le soutiennent, on peut noter que depuis le début des années 1950, le gouvernement indien n’accorde plus de visas missionnaires qu’au compte-gouttes.

Le P. Ceresko avait quitté son poste de professeur à l’Université Saint Michael de Toronto, au Canada, pour rejoindre Bangalore en 1991. Spécialiste de l’Ancien Testament, sa thèse de doctorat sur les rapports entre le livre de Job et l’Ougaritique, publiée en 1980, avait retenu l’attention des milieux spécialisés. Collaborateur régulier des revues spécialisées, il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages, dont une Introduction à l’Ancien Testament (1992), rééditée cinq fois et traduite en portugais, espagnol et coréen.