Eglises d'Asie – Inde
Les chrétiens manifestent contre les attaques dont ils font l’objet tandis que les évêques appellent à une réponse “profondément chrétienne” face à ces violences
Publié le 18/03/2010
S’adressant à ces manifestants, à Balasore, Mgr Alan de Lastic, archevêque de Delhi et président de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI), appelait à la paix et à l’harmonie en cette période de tensions croissantes, tandis que les responsables religieux musulmans et hindous présents à cette manifestation intervenaient dans le même sens.
Quelques jours auparavant, le comité permanent de la CBCI, réuni à Bangalore les 14 et 15 septembre, avait rendu public un communiqué très ferme où on lisait que si les attaques contre les chrétiens pouvaient apparaître sporadiques (six personnes tuées et plus d’une centaine de cas d’attaques violentes contre des chrétiens à travers tout le pays depuis janvier dernier, impliquant tous des groupes fanatiques hindous), elles démontraient la façon “systématique” dont ces “forces intégristes” opéraient. Le communiqué poursuivait en appelant chacun à “une réponse profondément chrétienne“, rappelant les valeurs chrétiennes de pardon et de réconciliation.
Cette exigence d’une réponse chrétienne ne doit pas empêcher les chrétiens de “dénoncer l’injustice et l’exploitation, le déni des droits de l’homme et la violence partout où ils se manifestent“, peut-on encore lire dans le communiqué des évêques indiens. Sans désigner nommément un groupe précis, les évêques dénoncent les groupes intégristes (hindous) qui “propagent des demi–vérités et de fausses accusations contre [les chrétiens]”, qui “sèment la graine de la discorde dans l’esprit des gens” et qui “donnent libre cours au règne de la terreur, provoquant la peur et l’insécurité“.
Selon les termes de ce communiqué, la plupart des Indiens connaissent “les stratégies fascistes [de ces groupes extrémistes]” et ne doivent pas se laisser abuser. Les évêques indiens demandent à “tous les hommes de bonne volonté” de dialoguer et de coopérer pour “renforcer le respect mutuel” de chacun pour tous et ils en appellent “à la bonne volonté de la vaste majorité des hindous et des gens des autres religions“.