Eglises d'Asie

Les chrétiens manifestent contre les attaques dont ils font l’objet tandis que les évêques appellent à une réponse “profondément chrétienne” face à ces violences

Publié le 18/03/2010




Alors que les meurtriers du P. Arul Doss, assassiné le 2 septembre dernier en Orissa (7), courent toujours, les chrétiens dans divers endroits en Inde manifestent contre les violences dont des membres de leur communauté font l’objet. Le 10 septembre, on comptait 7 000 personnes réunies à Dimapur, dans le Nagaland, dans le nord-est de l’Inde, pour dénoncer “la persécution religieuse” en Inde. Le 21 septembre, 5 000 manifestants défilaient silencieusement à Imphal, capitale de l’Etat de Manipur, un Etat voisin du Nagaland, pour protester contre les violences dont sont victimes les chrétiens. Le même jour, 5 000 chrétiens, rejoints par des hindous et des musulmans, sont descendus dans la rue à Balasore, en Orissa.

S’adressant à ces manifestants, à Balasore, Mgr Alan de Lastic, archevêque de Delhi et président de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI), appelait à la paix et à l’harmonie en cette période de tensions croissantes, tandis que les responsables religieux musulmans et hindous présents à cette manifestation intervenaient dans le même sens.

Quelques jours auparavant, le comité permanent de la CBCI, réuni à Bangalore les 14 et 15 septembre, avait rendu public un communiqué très ferme où on lisait que si les attaques contre les chrétiens pouvaient apparaître sporadiques (six personnes tuées et plus d’une centaine de cas d’attaques violentes contre des chrétiens à travers tout le pays depuis janvier dernier, impliquant tous des groupes fanatiques hindous), elles démontraient la façon systématiquedont ces forces intégristes” opéraient. Le communiqué poursuivait en appelant chacun à une réponse profondément chrétienne“, rappelant les valeurs chrétiennes de pardon et de réconciliation.

Cette exigence d’une réponse chrétienne ne doit pas empêcher les chrétiens de dénoncer l’injustice et l’exploitation, le déni des droits de l’homme et la violence partout ils se manifestent“, peut-on encore lire dans le communiqué des évêques indiens. Sans désigner nommément un groupe précis, les évêques dénoncent les groupes intégristes (hindous) qui propagent des demivérités et de fausses accusations contre [les chrétiens]”, qui sèment la graine de la discorde dans l’esprit des genset qui donnent libre cours au règne de la terreur, provoquant la peur et l’insécurité“.

Selon les termes de ce communiqué, la plupart des Indiens connaissent les stratégies fascistes [de ces groupes extrémistes]” et ne doivent pas se laisser abuser. Les évêques indiens demandent à tous les hommes de bonne volontéde dialoguer et de coopérer pour renforcer le respect mutuelde chacun pour tous et ils en appellent à la bonne volonté de la vaste majorité des hindous et des gens des autres religions“.