Eglises d'Asie

Décès d’un grand promoteur bouddhiste du dialogue interreligieux

Publié le 18/03/2010




Nikkyo Niwano, garçon laitier dans sa jeunesse, fut l’un des plus grands promoteurs bouddhistes du dialogue interreligieux durant ces cinquante dernières années. Il est décédé à Tôkyô, le 4 octobre, à l’âge de 92 ans. En 1938, il avait fondé un mouvement pour la rénovation du bouddhisme, le Rissho Koseikai. A l’heure actuelle, le mouvement revendique sept millions d’adhérents dispersés dans le monde entier, tous engagés dans le dialogue interreligieux, au service de la paix entre les peuples et des plus démunis.

La première visite de Niwano au Vatican eut lieu avant le concile Vatican II, à l’occasion d’une campagne antinucléaire à la tête d’un groupe dont il était le vice-président. Ce fut sa première rencontre avec Paul VI dont, après plusieurs rencontres, il devint l’ami. Mgr Michaël Fitzgerald, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux était également un de ses amis. C’est l’expérience spirituelle qui était à la base de son engagement. Sa rencontre avec le Paul VI fut brève mais ce ne fut pas une rencontre formelle. Ce fut une rencontre spirituelleLe pape l’invita par la suite comme observateur au concile Vatican II, à la surprise générale des milieux catholiques japonais. C’est qu’il fût impressionné en profondeur et perçut le nouvel esprit du Concile, son ouverture et la nécessité de réconciliation. Il me semble que c’est l’esprit qu’il a voulu donner à son mouvement et à la première Conférence mondiale des religions pour la paix en 1970 dont il fut, encore, un des fondateurs“, déclare Mgr Fitzgerald.

En 1994, la Conférence mondiale des religions pour la paix organisa son assemblée mondiale pour la première fois au Vatican. C’était un rêve de Niwano“, a expliqué Mgr Fitzgerald. Avec JeanPaul II, il était rayonnant dans la salle du Synode : il avait attendu ce moment pendant tellement longtemps“.

Nikkyo Niwano avait su donné à son mouvement une sensibilité particulière envers les plus démunis et les laissés pour compte des pays du tiers-monde. D’ailleurs, conclut le secrétaire du Conseil du Vatican pour le dialogue interreligieux, les membres du Rissho Koseikai ne s’engagent pas seulement à venir en aide aux bouddhistes. Ils se sont mis par exemple au service des personnes dans le besoin en Ethiopie, des réfugiés du Rwanda il n’y a pas de bouddhistes.Ils ont appliqué la miséricordebouddhiste de façon très semblable à la charité chrétienne, et il semble qu’il y ait eu comme une espèce d’émulation spirituelle“.

Face au déclin du nombre de leurs vocations, les Pères Columbans décident de ne plus envoyer de nouveaux missionnaires au Japon

Les pères missionnaires de Saint Columban, présents au Japon depuis 1948, n’enverront désormais plus de prêtres nouvellement ordonnés dans ce pays. Cette décision a été prise l’an dernier par le Conseil général de la société et est motivée le faible nombre de jeunes prêtres qui sont ordonnés chaque année dans la société. En effet, ces dernières années, en moyenne, on ne compte pas plus de trois ordinations nouvelles par an au sein de la société de Saint Columban. Un chiffre trop faible pour faire face au travail missionnaire engagé par la société dans tous les pays où elle est présente.

Selon le P. Brian Vale, supérieur régional de la société missionnaire, basé à Tokyo, cette décision n’a pas été facile à prendre mais elle était indispensable étant donné la crise provoquée par le manque de vocation“. L’âge médian des prêtres columbans au Japon est de 68 ans et plusieurs prêtres, pourtant âgés de plus de 70 ans, travaillent toujours à leur ministère pastoral. Quarante-neuf prêtres columbans travaillent actuellement au Japon, avec un père affilié et six missionnaires laïcs.

Au sein de la société de Saint Columban, au niveau mondial, cette crise des vocations n’est pas un phénomène récent. En 1987 déjà, la société, en assemblée générale, avait décidé d’accepter en son sein des candidats au sacerdoce issus des Eglises locales, là où des prêtres columbans travaillaient. Mais cette mesure n’a pas empêcher le nombre d’ordinations par an de rester faible. En 1994, lors de son assemblée générale, la société donnait l’autorisation au conseil général de “consolider” son travail missionnaire à travers le monde. Le conseil décidait alors de retirer ses missionnaires des trois pays où la société s’était le plus récemment implantée : la Jamaïque, Bélize et le Brésil.

Depuis que la société est venue au Japon à la demande de plusieurs évêques locaux, plus de 160 pères de Saint Columban ont contribué à l’évangélisation de ce pays, travaillant le plus souvent en paroisse. Présents aujourd’hui dans quatorze pays (Australie, Angleterre, Chili, Chine, Corée du Sud, Fidji, Irlande, Japon, Nouvelle Zélande, Pakistan, Pérou, Philippines, Taiwan et les Etats-Unis), les pères de Saint Columban ont fait de la Chine, du Pakistan et du Pérou les trois pays où les jeunes prêtres partiront prioritairement en mission.

En plus du Japon, Taiwan est aussi affectée par cette récente décision de la société de Saint Columban.