Eglises d'Asie – Corée du sud
Les prêtres demandant l’abolition de la loi sur la sécurité nationale ont suspendu leur jeûne mais ne renoncent pas à leur objectif
Publié le 18/03/2010
Le P. Simon Chun a précisé que l’association allait poursuivre son action sous une autre forme. Des réunions hebdomadaires de prières seront organisées dans chaque diocèse pour demander l’abolition de cette loi qui autorise l’arrestation de tout citoyen à tout moment pour « apologie » ou « activité favorable à l’ennemi » nord-coréen.
D’après le ministère de la Justice, il y avait au mois de juin dernier 321 personnes incarcérées pour avoir enfreint cette loi. L’actuel président de la République, Kim Dae-jung, qui avait eu à subir les rigueurs de cette loi sous les différents régimes militaires au pouvoir entre 1960 et 1980, s’est prononcé à plusieurs reprises pour l’abolition ou la modification de cette loi.
La CPJA est une association fondée en 1974 dans la cathédrale de Wonju, dans la province de Kangwon. Elle compte parmi ses membres une centaine de prêtres. A sa fondation, elle a entrepris une campagne pour la libération de l’ancien évêque de Wonju, Mgr Daniel Tji Hal-soon, incarcéré la même année pour avoir participer à un groupe dissident d’étudiants que le gouvernement assurait être contrôlé par la Corée du nord. Malgré l’opposition de certains prêtres, l’association s’est beaucoup impliquée dans le combat en faveur de la liberté et des droits de l’homme. Elle a, par exemple, publié une lettre du poète dissident catholique Kim Ji-ha, datée de 1970, et révélé les exactions commises par les militaires à Kwangju en 1980 ainsi que la torture et la mort d’un étudiant en 1987, Park Chong-chul. En 1989, elle s’est engagée dans la lutte pour la libération du P. Paul Moon Kyu-hyon (). Ces dernières années, la CPAJ s’est surtout consacrée à la préparation d’une possible réunification des deux Corée. Depuis 1996, cette association de prêtres a envoyé du riz, du maïs, du lait en poudre et des médicaments pour une valeur de deux milliards de won (1,6 million d’US$) en Corée du Nord, par le truchement de la Caritas internationale et de la Croix rouge nationale sud-coréenne.