Eglises d'Asie

Les récents pourparlers entre le Népal et le Bhoutan laissent entrevoir une solution au problème des réfugiés bhoutanais

Publié le 18/03/2010




Après trois années d’impasse, les pourparlers entre les gouvernements du Bhoutan et du Népal ont enfin repris et laissent entrevoir une solution au problème des réfugiés bhoutanais coincés au Népal depuis bientôt presque dix ans. Du 13 au 16 septembre, des représentants des deux pays se sont rencontrés ; ils se sont mis d’accord pour que de nouveaux entretiens prennent place lors de la prochaine assemblée générale des Nations Unies à New York puis en novembre, à Timphu, au Bhoutan, lors de la visite du ministre des Affaires étrangères du Népal (invité par le roi du Bhoutan à participer à la rencontre de l’Association pour la Coopération dans la Région d’Asie du Sud – SAARC – qui se tiendra à Kathmandou).

Selon le Jesuit Refugee Service (JRS) au Népal, les entretiens se sont déroulés dans une atmosphère cordiale. « Les deux parties ont fait preuve de bonne volonté. Le Bhoutan n’a plus l’approche froide et sévère qu’il avait face au problème des réfugiés. Il s’est même déclaré prêt à s’engager dans un processus de vérification destiné à prouver que les réfugiés [au Népal] sont bhoutanais« , pouvait-on lire dans le communiqué du JRS – Népal. Cependant, les deux pays ne sont pas encore d’accord sur la manière de procéder à ces vérifications de nationalité. Le Népal souhaite voir retenue une approche globalisante, fondée sur une vérification camp par camp, tandis que le Bhoutan serait favorable à une approche plus restrictive, sur la base des listes de réfugiés fournies par le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) de l’ONU.

Dans ce contexte, le 24 septembre, le HCR a organisé à Genève une rencontre avec les différentes ONG – dont le JRS – intéressées au problème pour les informer des pourparlers entre le Népal et le Bhoutan. La nécessité de mettre en place un processus indépendant de vérification en vue du rapatriement des réfugiés bhoutanais était au centre des discussions. Il semble que les autorités bhoutanaises soient prêtes, après l’avoir longtemps refusé, à accepter la présence d’un parti tiers pour assister au rapatriement de ces réfugiés.

Depuis le début des années 1990, après que le gouvernement du Bhoutan eut décidé d’imposer des normes culturelles et religieuses strictement bouddhistes à toute la population du pays (), plus de 100 000 Bhoutanais, pour la plupart d’ethnie népalaise, soit environ un sixième de la population du pays, se sont réfugiés au Népal où ils vivent dans sept camps patronnés par les Nations Unies. Quelques milliers d’autres se sont exilés en Inde, dans le Bengale occidental.