Eglises d'Asie – Indonésie
Des rumeurs de conversion forcée au christianisme provoquent des violences contre des établissements catholiques
Publié le 18/03/2010
Il n’y a pas eu de blessés au cours de cet incident, les élèves de cette école catholique primaire et secondaire ayant pu être évacués à temps. Les lycéens musulmans s’étaient auparavant dirigés vers l’église protestante du Kalam Kudus (Verbe divin) et vers l’église catholique de St. François d’Assise mais avaient été bloqués par la police. Un autre groupe d’étudiants, à peu près au même moment, essayait de s’en prendre à l’hôpital catholique de Yos Sudarso, mais là aussi, les gardiens et les patients ont eu le temps de fermer les portes. Comme l’attaque de l’hôpital avait échoué, les étudiants se sont retournés contre le presbytère et le dortoir scolaire tout proches ; les fenêtres des deux bâtiments ont été brisées.
Selon les témoins, ces incidents trouvent leur origine dans un communiqué des chefs musulmans locaux demandant la fermeture de la maternité sous prétexte qu’elle était au service du prosélytisme catholique. Les chefs musulmans ont écrit aux autorités du district pour demander la fermeture des centres médicaux et protester contre la présence des chrétiens dans la région. Au mois d’août déjà, ces responsables religieux musulmans avaient accusé l’hôpital de Yos Sudarso d’avoir programmé une campagne de prosélytisme en proposant la gratuité des soins à une centaine de familles à l’occasion du 54ème anniversaire de l’indépendance de l’Indonésie. Ils affirmaient que l’accaparement par un établissement catholique de l’aide alimentaire en provenance de l’étranger faisait partie de cette campagne. Quoi qu’il en soit, de sources catholiques, on sait que seuls quelques provocateurs ont provoqué ces rumeurs et que l’action sociale de l’Eglise n’était pas remise en question par de nombreux musulmans du secteur.
Mgr Martinus Dogma Situmorang, évêque de Padang, a demandé aux catholiques de juger ces manifestations de lycéens avec sagesse et pondération. Il les a mis en garde également contre le découragement. Rien dans ces manifestations ne peut être comparé un tant soit peu à ce qui se passe ailleurs, leur a notamment dit Mgr Situmorang : “Une manifestation de masse est l’expression d’un peuple qui a été privé pendant longtemps de liberté, y compris de la liberté religieuse. En cette période de réforme, ceux qui veulent exprimer leur liberté doivent pouvoir le faire“. Il a ensuite appelé tous les catholiques à garder de bonnes relations avec les musulmans et à éviter tout ce qui pourrait provoquer leur colère.