Eglises d'Asie – Indonésie
En réunissant presque toutes les composantes de la scène politique indonésienne, le nouveau gouvernement fait figure de gouvernement d’union nationale
Publié le 18/03/2010
Deux très proches collaborateurs de Megawati Soekarnoputri sont nommés à des postes économiques clefs : Laksamana Sukardi au poste de ministre de l’Investissement en capital et des Entreprises publiques et surtout, Kwik Kian Gie, Indonésien d’origine chinoise, comme ministre coordinateur en charge de l’Economie et des Finances. Kwik Kian Gie, le premier sino-indonésien à occuper un poste ministériel depuis les massacres anti-communistes et anti-chinois de 1965, aura pour tâche de réassurer les milieux d’affaires (où les sino-indonésiens pèsent d’un poids prépondérant) et de relancer la machine économique mise à mal par la crise asiatique et les soubresauts de l’indépendance de Timor-Oriental. Le pays attend de lui et de son équipe que la corruption recule.
Des proches d’Amien Rais, le dirigeant de ligue musulmane Muhammadiyah, ainsi que des différents autres partis politiques, dont le Golkar, le parti dominant sous le régime de Suharto, ont également des représentants au gouvernement.
Parmi les nouveautés les plus notables apportées par ce gouvernement, on remarque la nomination d’un ministre d’Etat en charge des droits de l’homme : Hasballah M. Saad, âgé de 50 ans. H. M. Saad est connu pour avoir dénoncé les atteintes aux droits de l’homme dans la province d’Aceh, où l’armée et une guérilla séparatiste s’affrontent durement. Un ministère de l’Autonomie régionale a aussi été créé, un poste d’importance à l’heure où le nouveau président a publiquement déclaré que le fédéralisme peut être une solution afin de conserver l’unité de l’Indonésie.
On peut aussi noter la nomination de Marzuki Darusman, président de la Commission nationale des droits de l’homme et vice-président du Golkar, au poste General.
La presse de Djakarta a accueilli plutôt positivement cette nouvelle équipe (le qualificatif d’ “acceptable” revenant souvent), demandant à voir avant de juger. Selon certains observateurs, une question reste sans réponse : Où est l’opposition ? Le président et la vice-présidente ont si bien réussi à intégrer tous les partis politiques dans le gouvernement que pratiquement aucun d’entre eux ne reste sur les bancs de l’opposition à l’Assemblée nationale.