Eglises d'Asie

Malgré le manque de prêtres, les communautés villageoises préparent le Jubilé

Publié le 18/03/2010




Les catholiques du vicariat apostolique de Paksé, au sud du Laos, se préparent au Jubilé de l’an 2000 malgré le manque de prêtres, déclare le vicaire général. “Nous avons demandé à chaque village catholique du vicariat d’organiser un programme de renouveau spirituel afin de mieux se préparer pour l’Année saintea déclaré le P. Jacques Bunliap, de passage à Bangkok le 17 octobre.

Le P. Bunliap est vicaire général de Paksé, un des quatre vicariats du Laos. Il est, dans ce vicariat, un des deux seuls prêtres au service de 12 000 catholiques laotiens dispersés dans 40 villages différents. Le Père âgé de 70 ans réside à Paksé, une ville proche du Mékong. Au mois d’octobre, il s’est rendu à Phnom Penh (Cambodge) pour participer à la rencontre annuelle de la Conférence épiscopale du Laos et du Cambodge (CELAC) qui s’est tenu dans la capitale cambodgienne du 11 au 15 octobre. Le P. Bunliap est venu participer à cette rencontre du CELAC, à la place de Mgr Thomas Khamphan, vicaire apostolique de Paksé, malade.

Le P. Bunliap explique qu’il a demandé aux catholiques de se concentrer, dans leurs réunions de prières, sur le thème de Dieu le Père, thème de la troisième et dernière année de préparation au Jubilé. Il a également confirmé combien il était difficile à deux prêtres seulement de se rendre dans chaque village, d’y passer le week-end et de célébrer la messe du dimanche avec la communauté. C’est pourquoi, dit-il, les catholiques ont à faire eux-mêmes la préparation de cette année jubilaire.

Pourtant, durant l’Année sainte, les deux prêtres visiteront chaque village pour une cérémonie d’action de grâce avec adoration eucharistique, bénédiction et messe. L’accent sera mis sur la formation spirituelle des jeunes et le renouveau paroissial. Malgré le manque de prêtres, explique le Père, il y a beaucoup de conversions et les catéchumènes sont au moins près d’un millier dans le vicariat ; 21 religieuses et 85 catéchistes coopèrent au travail pastoral dans les villages et l’Eglise est libre de se livrer à ses activités tant qu’elles sont cantonnées aux lieux où vivent les catholiques. La plupart des gens de cette région sont pauvres mais ils ont un travail et arrivent à s’en sortir.

En moyenne, un ouvrier gagne 100 000 kip (13 US$) par mois. Le prix d’une poule est d’environ 1 500 kip, le kilo de riz collant de 1 500 kip et un porc sur pied coûte 600 000, précise le P. Bunliap. L’Eglise locale n’a pas de programme d’entraide mais essaie d’assister les familles les plus démunies autant qu’elle peut. Au Laos, les catholiques représentent moins de 1 % d’une population totale estimée à 4 900 000 habitants.