Eglises d'Asie – Corée du sud
Suite à une décision de justice, les divisions du bouddhisme coréen s’enveniment
Publié le 18/03/2010
Le 1er octobre dernier, un tribunal de Séoul a en effet suspendu les droits du vénérable Oh Ko-san à diriger Chogye et a nommé le vénérable To-Kyon à la tête du mouvement, en attendant que le conflit soit résolu. Le conflit trouve sa source immédiate dans le refus du vénérable Chong-young, chef de la faction de la Purification et du Congrès de la réforme, de reconnaître les résultats de l’élection du 29 décembre dernier.
Le vénérable Chong-young a déclaré que le vénérable Ko-san et ses fidèles devaient accepter le jugement du tribunal civil et laisser le vénérable To-Kyon organiser de nouvelles et justes élections pour désigner un nouveau responsable à la tête du mouvement. Mais, les membres de la faction du vénérable Ko-san ont déclaré que ce dernier ne pouvait accepter une décision de justice venant d’un tribunal séculier et que celle-ci “entame sérieusement l’autonomie de l’ordre Chogye“.
Le 12 octobre 1999, les deux factions rivales se sont violemment opposées devant les portes du principal temple du mouvement Chogye à Séoul. Les manifestants, s’attaquant à coups de barre de fer, de chaises, de bouteilles et de pierres, ont dû être séparés par la police anti-émeutes. En décembre 1998 déjà, une bataille entre les deux factions avait fait une dizaine de blessés parmi les forces de l’ordre et les moines. Selon de nombreux fidèles de ce mouvement bouddhiste, la décision de justice et le processus de ré-élection qu’elle entraîne risquent de provoquer de nouveaux heurts entre les deux factions rivales.
Statutairement, le responsable en chef de cet important mouvement bouddhiste a la haute main sur les temples du mouvement et a le pouvoir de nommer les moines dirigeants dans les 24 principaux temples de l’ordre. Chogye compte plus de 1 700 temples à travers la Corée du Sud et quelque huit millions de fidèles.