Eglises d'Asie

Timor occidental : des catéchistes appellent les évêques à interdire aux jeunes catholiques de rejoindre les milices timoraises “pro-intégration”

Publié le 18/03/2010




Quatre-vingt catéchistes de différentes parties de l’Indonésie (Java, Kalimantan, Nusa Tenggara) ont appelé les évêques de la province de Nusa Tenggara Timur (province qui regroupe le Timor occidental et les îles de Florès et de Sumba) à interdire aux jeunes catholiques de rejoindre les milices est-timoraises “pro-intégration” réfugiées au Timor occidental. Ces quatre-vingt catéchistes étaient réunis à Denpasar, capitale de la province de Bali, à l’occasion d’un séminaire sur l’éducation, organisé par la Conférence épiscopale indonésienne.

Dans leur lettre aux évêques, les catéchistes demandent aux responsables de l’Eglise de prendre position face aux désordres sociaux apparus au Timor occidental et à Florès, deux territoires majoritairement chrétiens, suite aux événements survenus à Timor-Oriental après le référendum du 30 août dernier. Selon les catéchistes, la présence au Timor occidental et à Florès de miliciens hostiles à l’indépendance de Timor-Oriental et de militaires en grand nombre crée un sentiment d’insécurité parmi les réfugiés est-timorais et la population locale.

Les catéchistes demandent aux évêques de la province de Nusa Tenggara Timur que ceux-ci enjoignent aux autorités civiles de dissoudre les milices “pro-intégration” et d’interdire leur présence en dehors de Timor-Oriental. Les militaires et les activistes est-timorais hostiles à l’indépendance de Timor-Oriental recrutent des jeunes hommes au Timor occidental et à Florès pour les intégrer aux milices “pro-intégration”, précisent-ils encore.

Il est urgent que les évêques de la province s’opposent au transfert des forces armées indonésiennes de Timor-Oriental à Florès, ajoutent-ils. Les militaires indonésiens s’apprêteraient à déployer 2 500 soldats dans chacun des cinq districts de l’île de Florès, un déploiement de force qui n’est justifié ni par la situation interne de l’île, ni par la menace militaire potentielle constituée par le Timor-Oriental, désormais sur la voie de l’indépendance complète. Selon un responsable de l’Eglise, qui a demandé à conserver l’anonymat, une forte présence militaire dans la province de Nusa Tenggara Timur vise à créer les conditions nécessaires à un soutien de l’action des milices pro-indonésiennes en lutte contre le nouvel Etat indépendant de TimorOrientalet favorise l’instabilité de la région. A la mi-septembre déjà, les responsables religieux de la province de Nusa Tenggara Timur, toutes confessions confondues, avaient lancé un appel à préserver la paix (11).