Le président Abdurrahman Wahid critique le fonctionnement du ministère des Affaires religieuses

Le jugement sans nuance du nouveau président a reçu un accueil favorable dans les milieux chrétiens. Bonar Simangunsong, président du Forum de communication des chrétiens, a fait connaître son accord avec les paroles du président et a estimé que le ministère méritait bien le blâme décerné par Gus Dur, surnom familier sous lequel le président Wahid est connu de tous. Par la même occasion, il s’est prononcé pour la suppression d’un décret commun du ministère des Affaires religieuses et du ministère de l’Intérieur daté de 1969, qui pratiquement empêche toute construction d’églises dans des zones musulmanes. En supprimant purement et simplement cette source de très nombreux conflits interreligieux, la situation serait entièrement clarifiée (7).

Le ministère des Affaires religieuses n’est pas resté insensible aux propos du président. Le responsable de la section catholique des Affaires religieuses, Eka Juliarsih, a parlé de critique positive destinée à améliorer le fonctionnement du ministère. Le responsable du bureau des Affaires légales, Muchtar Zarkasyi, a reconnu que les commentaires du président étaient fondés mais que les dirigeants musulmans avaient joué un rôle historique déterminant dans le fonctionnement du ministère. Un autre responsable a fait remarquer que les structures du ministère sont commandées par la reconnaissance officielle des cinq religions, à savoir, le bouddhisme, le catholicisme, l’hindouisme, l’islam et le protestantisme.