Eglises d'Asie

L’Eglise du Japon vue par l’Institut de pastorale de l’Asie de l’Est

Publié le 18/03/2010




Les catholiques japonais d’aujourd’hui aspirent à rencontrer un “Jésus de compassion, en harmonie avec les réalités de leur vie, de leur culture et de leur foia déclaré le 22 octobre dernier le Père jésuite espagnol, Adolfo Nicolas. L’Eglise au Japon doit prendre en compte la demande des Japonais assoiffés “de signes vivants, d’inspiration et de conseilset cela, grâce à un nouvel esprit de service des religieux et du clergé. Cet ancien supérieur de la province jésuite du Japon évoquait son expérience riche de 38 ans de ministère au Japon et en Asie de l’Est devant une centaine d’anciens d’étudiants, l’équipe responsable et les invités de l’Institut de pastorale en Asie de l’Est (EAPI). Cette rencontre annuelle se tenait sur le campus de l’université Ateneo à Quezon, au nord de Manille.

D’après le missionnaire jésuite, l’Eglise du Japon, d’occidentale, cléricale et très structurée qu’elle était, se transforme pour devenir une Eglise inculturée, participative, mystique et vivante, en dialogue à partir de ses racines propres avec les grandes religions et culturesLe P. Nicolas fait remarquer que, dans le système actuel, les rôles joués par le clergé et les religieuses vont devenir impossibles ou intenablesAlors qu’elle commémore les 450 ans du don de la foi par St François Xavier, l’Eglise se trouve face au défi de la stagnation mais elle veut s’orienter dans la même direction que la florissante Eglise de Corée, sa voisine. Les catholiques représentent 8 % de la population de la Corée du Sud où le catholicisme a été introduit par des laïcs il y a deux cent ans et a connu un essor rapide entre 1980 et 1990. Au Japon, par contre, les catholiques représentent moins de 1 % de la population (et la moitié d’entre eux sont des étrangers). Pourtant, le P. Nicolas prédit une un nouvel âgepour l’Eglise du Japon et cite la contribution courageuse et hors des sentiers battusdes évêques japonais au Synode pour l’Asie en avril-mai 1998, au Vatican. Durant ce synode, les évêques ont affirmé le droit pour l’Eglise locale d’exprimer son expérience acquise de la foi et de redéfinir la révélation, la mission et le salut en langage compréhensible pour les laïcs japonais.

A cette rencontre de l’EAPI, Hiroshi Katayanagi, un jeune novice jésuite de 28 ans, originaire d’Hiroshima, a témoigné avoir accepté le Christsix ans auparavant après avoir rencontré Mère Teresa de Calcutta. Toute ma famille est bouddhiste. Elle semble avoir accepté ma conversion mais intérieurement reste perturbée et désorientée“.

L’ancien supérieur général des jésuites, le P. Pedro Arrupe, avait autorisé la création de l’EAPI en 1965. Le P. Johannes Hofinger, un missionnaire hongrois expulsé de Chine en 1950, a dirigé le travail préparatoire à cette création. Des milliers de prêtres, religieuses, frères et laïcs ont suivi les programmes de l’institut qui offre, dans le cadre d’une année sabbatique, la possibilité d’accéder à une maîtrise, d’acquérir une formation d’animateur ou de recevoir une formation à la spiritualité, à la liturgie et à la catéchèse. Au commencement, l’institut avait à cour de familiariser les étudiants avec les décrets du Concile de Vatican II (achevé en 1965). Plus tard, la priorité a été donnée aux recherches de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie, au dialogue interreligieux et à l’inculturation. Cette année, les 78 étudiants de l’EAPI viennent de 19 pays de l’Asie du Pacifique : 9 laïcs, 24 religieuses, 42 prêtres et 3 frères. Le P. Nicolas a été directeur de l’EAPI de 1978 à 1984. Il est en année sabbatique au terme de son mandat de supérieur régional du Japon.