Eglises d'Asie – Indonésie
Les directives du nouveau gouvernement en matière de politique générale devraient offrir un plus grand espace de liberté aux activités religieuses
Publié le 18/03/2010
Contrairement aux dispositions contenues dans les divers programmes de ce type, adoptés au début de chaque législature pendant les 32 ans de pouvoir de Suharto, les nouvelles directives demandent au président de la République comme aux grands corps constitués de l’Etat de faciliter la procédure à suivre par les religions reconnues du pays pour obtenir des permis de construction de lieux de culte. Marcus Mali a aussi souligné que le nouveau texte autorise la pratique des religions locales et de ce qu’on appelle “le mysticisme javanaisreligion influencée par l’islam, mais conservant un bon nombre de croyances anciennes et faisant une large place à la méditation et à l’intériorité. Cette disposition laisse espérer que ces religions seront reconnues par le gouvernement dans un proche avenir.
Le nouveau programme politique, qui n’a pas force de loi, trace également les orientations à suivre et les principes à respecter dans un certain nombre de domaines, comme le droit, l’économie, la politique, la religion, la vie socio-culturelle, le développement régional, les ressources naturelles et l’environnement, la défense et la sécurité, l’éducation. Pour ce qui concerne plus particulièrement ce dernier secteur, les directives préconisent sa réforme et autorisent l’Assemblée nationale à promouvoir l’enseignement religieux et les cours de formation humaine. Elles précisent même que l’on attend des parlementaires qu’ils proposent un projet de budget destiné à couvrir les frais du système éducatif et particulièrement de ces deux types d’enseignement. “En raison de son caractère formateur à une meilleure vie nationale, l’instruction religieuse sera d’un grand secours pour affronter la crise morale liée à la venue du troisième millénaireprécise un passage du nouveau programme politique.
Le P. Josephus Drost, spécialiste de pédagogie, dans un commentaire du contenu du nouveau programme, a exprimé son accord global avec la directive qui préconise une réforme de l’éducation nationale, grâce à un nouveau programme d’études et l’établissement d’écoles secondaires spécialisées pour les diplômés du primaire ne pouvant s’inscrire dans le cycle secondaire d’enseignement général. Cependant il a mis en doute la possibilité d’inscrire la formation humaine comme cours au programme officiel des écoles. Les valeurs de ce type ne s’acquièrent, a-t-il poursuivi, qu’à l’intérieur d’un processus interactif informel où sont associés l’individu et son environnement social. Les premiers formateurs en ce domaine sont les parents qui doivent recevoir l’aide de la société.
Le prêtre a également reproché au nouveau document législatif une confusion entre les deux termes “enseignement” et “éducation”. Selon lui, le premier terme devrait être réservé aux écoles et le second aux parents et à la société.