Eglises d'Asie

Mgr Belo demande aux réfugiés de rentrer chez eux, appelle à l’unité de tous les Timorais de l’Est et plaide pour que le Timor-Oriental et l’Indonésie entretiennent de bonnes relations

Publié le 18/03/2010




Le 9 novembre, Mgr Belo a rendu publique une lettre pastorale par laquelle il invite les réfugiés à rentrer chez eux et à ne pas croire les fausses rumeurs faisant état de violences perpétrées par les soldats de l’Interfet, la force internationale déployée par l’ONU dans le territoire. Quelques jours auparavant Mgr Belo a enjoint tous les Timorais de l’Est à s’unir pour rebâtir la nation est-timoraise, insistant sur le fait que Timor-Oriental et l’Indonésie pouvaient entretenir de bonnes relations.

Dans sa lettre pastorale, principalement destinée aux Timorais réfugiés au Timor occidental, l’administrateur apostolique de Dili dément les rumeurs selon lesquelles des réfugiés qui rentraient chez eux seraient tombés dans une ambuscade tendue par des miliciens pro-indonésiens. Mgr Belo dément également les rumeurs qui affirment que des femmes auraient été violées par les soldats de l’Interfet. Ces rumeurs, écrit-il, sont dictées par des motifs politiques et visent à jeter le discrédit sur la force internationale.

Mgr Belo appelle au contraire ses concitoyens réfugiés au Timor occidental à « empaqueter leurs biens » rapidement afin de retourner au « Timor Loro Sae (Timor, pays du soleil levant) dès que possible car c’est bientôt la saison des semailles« . Mgr Belo incite les réfugiés à se faire enregistrer au plus tôt auprès du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) ou auprès de l’Organisation internationale des migrants et demande aux prêtres et religieuses ainsi qu’aux fonctionnaires locaux du Timor occidental de faciliter leur rapatriement. « Noël 1999 et la veille du Nouvel An 2000 approche, » poursuit-il. « Pour nous, ce Noël sera une fête de la paix, de la réunion des familles et marquera la naissance du nouveau Timor Loro Sae, » écrit-il encore.

Mgr Belo appelle toutes les parties à respecter la décision des réfugiés est-timorais. Ceux qui souhaitent rentrer chez eux doivent pouvoir le faire tout comme ceux qui désirent s’installer hors du Timor-Oriental. « Je salue mes frères et sours qui ont choisi librement de vivre en Indonésie. Je vous prie de faire de votre mieux afin de vous montrer de bons citoyens indonésiens. Les portes du Timor Loro Sae vous seront toujours ouvertes afin que vous puissiez revenir prier sur la tombe de vos ancêtres, des membres de votre famille et de vos proches. Timor est notre lieu de naissance, notre patrie à tous. »

L’administrateur apostolique conclut sa lettre pastorale en remerciant tous ceux qui ont aidé et aident encore à l’hébergement puis au rapatriement des réfugiés, les communautés religieuses comme les laïcs, les chauffeurs, capitaines de navire, les pilotes d’avion comme les officiers de sécurité qui escortent les réfugiés sur la route du retour au Timor-Oriental.

Depuis le 29 octobre, un bateau affrété par l’UNHCR fait la navette tous les jours entre Atapupu, un port du district de Belu au Timor occidental, et Dili, au Timor-Oriental, emportant à chaque voyage un millier de réfugiés. La police et les soldats indonésiens coopèrent pleinement à ce travail et escortent les réfugiés des camps où ils sont rassemblés jusqu’au bateau, fouillant les bagages de chacun afin de s’assurer que nul n’est en possession d’armes à feu ou d’armes blanches. On estime qu’à la suite des événements du Timor-Oriental, environ 250 000 Est-Timorais ont fuit ou ont été transportés au Timor occidental.

Par ailleurs, Mgr Belo lors d’un entretien avec des journalistes le 5 novembre, a appelé tous les Est-Timorais à l’unité afin de reconstruire leur patrie dévastée. « Tout le peuple esttimorais doit se montrer uni afin de rebâtir une patrie en ruine. Le TimorOriental appartient à tous les EstTimorais, y compris les miliciens prointégration, » a-t-il déclaré.

C’est seulement par le pardon que le peuple est-timorais pourra oublier les tragédies passées et c’est en coopérant ensemble que les Timorais de l’Est pourront construire une société pacifique et de bien-être, a-t-il ajouté, affirmant aussi que le Timor-Oriental pouvait entretenir des relations de bon voisinage avec l’Indonésie et les autres pays alentours.

A propos des atrocités commises dans le passé et caractérisées comme crimes contre l’humanité, Mgr Belo a dit que ceux qui se sont montrés coupables d’atteintes aux droits de l’homme doivent être poursuivis devant les tribunaux. De même, pour le bien de la justice, ceux qui ont tué et détruit et qui clament qu’ils n’ont fait que suivre les instructions des chefs des milices, ceux-là aussi doivent être jugés.

Toujours au cours de cet entretien avec des journalistes, Mgr Belo a loué l’action de l’Interfet dont la présence encourage les gens cachés dans la forêt et les montagnes à redescendre dans les vallées et à regagner leur foyer et les réfugiés au Timor occidental à rentrer au Timor-Oriental.