Eglises d'Asie

Timor occidental : la commission indonésienne des droits de l’homme demande à son gouvernement de prononcer la dissolution des milices anti-indépendantistes

Publié le 18/03/2010




Au cours d’une conférence de presse, le 1er novembre dernier, la Commission nationale des droits de l’homme a révélé qu’elle était en possession de preuves formelles attestant les violations des droits de l’homme commises par les milices pro-indonésiennes à l’encontre des réfugiés du Timor-Oriental qui, au nombre de 230 000, sont encore parqués dans les camps de la partie occidentale de l’île. Selon les déclarations de la commission, quelque 21 groupes de miliciens y sévissent et s’y livrent à des enlèvements, des détentions arbitraires, des violences exercées contre les femmes. “La liberté d’action qui leur est laissée, a ajouté le porte-parole de la commission, a créé la terreur chez les réfugiésOnt été citées nommément diverses équipes de miliciens accusés de terroriser les pensionnaires des divers camps de Kupang, particulièrement ceux d’entre eux qui expriment leur intention de retourner au pays. Des témoins ont révélé que chaque milicien prenait sous sa coupe 10 à 15 réfugiés qu’il contrôlait absolument.

Au cours de cette conférence de presse, d’autres accusations sans ambiguïté ont été portées qui révèlent la connivence existant entre les miliciens et les militaires : Ce peu de considération apportée aux opérations des milices montre qu’il existe des liens certains entre les forces de sécurité indonésiennes et les milices. Cette complicité porte tort au travail du groupe d’enquête de notre commission comme à celui des divers groupes des droits de l’homme“. En conclusion, le gouvernement indonésien a été appelé à renforcer les conditions de sécurité pour les réfugiés retournant au Timor-Oriental et à mettre un terme immédiat aux exactions des milices en prononçant leur dissolution.

Plus d’un quart de la population du Timor-Oriental a été transportée ou s’est enfuie vers la partie occidentale de l’île à l’issue de l’explosion de violence qui a éclaté dans l’île à l’initiative des milices pro-indonésiennes au lendemain du vote du 30 août. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés s’occupe aujourd’hui du rapatriement de toutes ces personnes déplacées. Dans la semaine du 23 octobre au 1er novembre, 16 398 réfugiés ont été ramenés au Timor-Oriental sous le patronage de l’organisation internationale, 10 867 par voie aérienne, 5 955 par bateau. Par ailleurs, 4 600 sont revenus à pied de leur propre initiative.