Eglises d'Asie

Des étudiants, confondus avec des missionnaires, sont attaqués par des extrémistes hindous

Publié le 18/03/2010




Une trentaine de jeunes extrémistes hindous ont attaqué les étudiants d’un collège catholique qu’ils ont pris pour des missionnaires. Ils campaient dans un village à la frontière du Karanataka et du Tamil Nadu. Parmi les victimes, des étudiants chrétiens, hindous, musulmans et sikhs, du collège jésuite St Joseph de Bangalore. Le directeur adjoint du camp, le P. Daniel Fernandez, jésuite, a expliqué que, dans la nuit du 3 novembre, une trentaine de jeunes, criant des slogans anti-chrétiens et anti-papistes, avaient attaqué le campement des étudiants installé dans un village dalit. La police a arrêté plus tard 8 personnes en lien avec cette affaire. Preethi, une étudiante catholiques blessée, a raconté que les assaillants étaient venus armés de sabres, de faucilles et de chaînes de vélo, peu avant le dîner. Elle a expliqué que les attaquants, pensant que les 19 garçons et les 7 filles du camp étaient des missionnaires, leur avaient demandé pourquoi le pape avait choisi de venir en Inde plutôt qu’en Chine ou au Sri Lanka. Cette attaque, en effet, a eu lieu deux jours avant la visite du pape Jean-Paul II en Inde pour clôturer le Synode pour l’Asie.

Preethi a rapporté que les attaquants voulaient connaître le montant des sommes que les étudiants devaient avoir reçu pour prêcher le christianisme dans le village. Ils nous ont menacés, disant que si nous ne quittions pas le village immédiatement, nous connaîtrions le sort de Graham Staines en Orissa(9Les assaillants parlaient anglais, précise Preethi, et quand ils ont trouvé une Bible, ils l’ont aussitôt détruite. Thomas, un autre étudiant chrétien a été battu avec un tuyau de plastique quand il a reconnu qu’il était chrétien. Shiva Kumar, le responsable hindou du camp, a témoigné que les campeurs chrétiens avaient été battus et les étudiants hindous giflés et ridiculisés pour s’être associés à des chrétiens. Les étudiants ont été interrogés chacun séparément. Ne trouvant pas le P. Fernandez qui avait quitté le camp des jeunes après son installation, ils ont pris leur argent, leurs cartes d’identité, des vêtements, des caméras, etc. Ils ont enfermé les filles, toutes catholiques, dans le réfectoire, témoigne Preethy. Ils les ont battues, molestées et déchiré les vêtements de deux d’entre elles.

Le P. Fernandez, de son côté, explique que l’attaque avait obligé les jeunes à abandonner le jour même un camp prévu pour une semaine et que les jeunes campeurs et leurs parents étaient encore en état de choc“. Il affirme que ce camp n’avait rien de religieux. Le collège organise chaque année depuis 7 ans ce genre de camp pour aider les étudiants à mieux comprendre les réalités ruraleset à se familiariser avec le travail social.