Eglises d'Asie

Des moines bouddhistes élisent leur nouvel abbé au cours d’élections houleuses

Publié le 18/03/2010




L’ordre bouddhiste le plus important de Corée du Sud a élu, lundi 15 novembre, un nouveau Père abbé malgré les tensions toujours latentes entre moines rivaux. Le révérend Jongdae, 62 ans, a pris le contrôle de la riche administration Chogye, battant son rival, le révérend Jison par 166 voix contre 134, a déclaré un de ses responsables. Pour éviter les heurts entre les factions rivales, des centaines de policiers anti-émeutes avaient été déployés durant ces élections qui se sont déroulées dans le plus grand temple de la congrégation, en plein centre de Séoul. Aucune violence n’a été à déplorer.

Ces élections avaient été précédées d’une bataille rangée entre factions rivales, un mois plus tôt (4). Lundi, des gardes embauchés par la secte occupaient encore les points stratégiques à l’intérieur du temple. Vêtus du bonnet et de la robe grise des moines, des masques chirurgicaux sur le visage, ils arboraient des écharpes proclamant : « Protection du bouddhisme« . Aux dernières élections, il y a un an, les factions rivales s’étaient livrées à une âpre bataille pour le contrôle de Chogye, la faction perdante ayant refusé d’accepter le résultat du vote (5). La querelle avait eu pour point de départ un décret de justice statuant que le groupe Comité de vigilance des constitutions (CSC), qui occupait l’administration centrale, devait céder le pouvoir administratif à son rival, le Comité de réforme et de purification (PRC). Mais le CSC avait refusé de céder, ce qui conduisit au clash d’octobre que les autorités n’ont pas semblé pressées d’apaiser. A ces dernières élections, le révérend Jongdae était soutenu par le CSC tandis que le PRC soutenait le révérend Jison.

Chogye a été souvent le centre de luttes sévères. En décembre dernier, des centaines de moines en vinrent aux mains faisant une douzaine de blessés. Avec 10 millions de fidèles sur les 43 millions d’habitants que compte la Corée du sud, le bouddhisme y est la plus importante des religions, forte d’une tradition et d’un enracinement vieux de 15 siècles, mais gâchées en ce moment par les rivalités entre factions et l’ingérence des politiques.