Eglises d'Asie – Philippines
Les tentatives de médiation de l’évêque du lieu n’ont pas réussi a ramener la paix dans la province de Cotabato-nord
Publié le 18/03/2010
En réalité, les accrochages entre les militaires philippins et les 15 000 hommes du Front de la rébellion musulmane sont sporadiques et peuvent se produire à n’importe quel moment. Les plus récents ont eu lieu le 28 novembre à Tipo-Tipo dans l’île de Basilan et à Sirawai dans la province de Zamboanga du Sud. Les militaires philippins ont annoncé que les pertes rebelles étaient de quatre morts. On s’attend à ce que les attaques des séparatistes contre l’armée philippine se multiplient jusqu’au début du Ramadan, période durant laquelle, traditionnellement, les troupes du MILF observent une certaine trêve.
Après les négociations avortées du 25 octobre, le 8 novembre suivant, les guérilleros du MILF s’étaient emparé d’une série de villages revendiqués comme faisant partie de son territoire. Les hostilités avaient aussitôt repris autour de la ville de Carmen dans la province de Cotabato-nord et fait au total 40 morts. Pour la seule journée du lundi 11 novembre, on avait compté huit morts, deux appartenant aux forces gouverne-mentales, six aux troupes rebelles. Plus de 20 000 civils avaient fui la région des combats. 17 000 d’entre eux environ sont encore pensionnaires dans divers camps d’évacuation de la province de Cotabato-nord. Dans cette même province, le 14 novembre, 200 hommes du MILF avaient pénétré à l’aube dans le village catholique de Tibao et s’étaient emparés d’une centaine de ses habitants. Ceux-ci ont été libérés en bonne santé après avoir été détenus une douzaine d’heures dans l’église du village.
Mgr Romulo Valles, évêque de Kidapawan, diocèse où ont eu lieu les plus récents accrochages, a, ces temps derniers, gardé le contact avec les responsables de la rébellion et multiplié les tentatives de réconciliation. Deux stations de radio catholiques ont été mises à la disposition de responsables MILF pour des appels à la paix. Certaines institutions catholiques du diocèse, comme l’université Notre Dame de Cotabato, sont activement engagées dans la préparation de pourparlers de paix. Le 15 novembre, l’évêque a publié une lettre pastorale intitulée “Guide nos pas sur le chemin de la paix“. Il est persuadé, dit-il, que la paix a besoin non seulement des efforts des parties en conflit mais de l’initiative et de la bonne volonté de tous. Il appelle à arrêter immédiatement la lutte armée. “Dans l’usage de la violence, souligne-t-il, il n’y a pas de vainqueurs ; tous sont perdantsL’évêque demande aussi que l’on cesse de publier, de part et d’autre, des communiqués belliqueux et blessants.