Mgr Carlos Filipe Ximenes Belo, administrateur apostolique de Dili, a reproché à un certain nombre de communautés religieuses de différer leur retour au Timor-Oriental. « Je regrette l’attitude de ces communautés qui ne reprennent pas le travail à Timor-Oriental sous prétexte que leur maison de communauté n’est pas restaurée ou que leurs ordinateurs ont été volés par les milices pro-indonésiennes durant les émeutes de septembre dernier, » a-t-il déclaré le 18 novembre. Mgr Belo indique qu’un certain nombre de religieuses lui ont déclaré qu’elles ne retourneraient travailler à l’ouest du district de Covalima que si leur maison de communauté était réparée. « Je leur ai répondu que si elles attendaient jusque-là, le travail missionnaire risquerait d’attendre lui aussi jusqu’à la fin du 21ème siècle ». Il a rappelé aux religieuses le rude travail accompli jadis par leurs consours missionnaires et les fondatrices de leurs congrégations : « Les anciennes étaient animées d’un grand esprit de sacrifice. Elles avaient intériorisé la spiritualité de l’enracinement et de l’inculturation. De nos jours, beaucoup de congrégations religieuses cèdent à l’esprit de facilité ». Mgr Belo a même confié qu’une religieuse lui avait annoncé qu’elle ne retournerait travailler à Dili que munie d’un ordinateur. On sait qu’ordinateurs et autres équipements ont été volés aux sours durant les pillages du mois de septembre (15).
Malgré tout, les prêtres et les frères de la Congrégation du Verbe divin et les religieuses Servantes du Saint-Esprit, réfugiées au Timor occidental, sont retournées à Timor-Oriental. Le P. Lazarus Mau a indiqué que c’est à l’unanimité que les prêtres et les frères de la Congrégation du Verbe Divin avaient demandé de retourner travailler dans leurs anciens postes de Dili, Balibo, Uatolari et Viqueque. Sour Marilaeta Liem, religieuse de la Congrégation des Servantes du Saint-Esprit a indiqué que ses sours étaient rentrées travailler elles aussi, à Dili, Maliana et Uatolari : « Nos sours qui s’étaient enfuies après les émeutes sont revenues travailler. Elles sont rentrées avec les réfugiés« . Sour Liem a également révélé que sa Congrégation avait hébergé quelque 200 enfants est-timorais dans l’école du Sacré Cour de Marie d’un village du Timor occidental, Halilulik.