Eglises d'Asie – Philippines
Selon les sondages, la Conférence épiscopale bénéficie de la première place dans l’estime des Philippins
Publié le 18/03/2010
Par contre, les diverses autres enquêtes réalisées ces jours derniers par différents instituts de sondage montrent toutes que le nombre d’opinions favorables au président Joseph Estrada, même s’il reste toujours majoritaire, est en train de décliner très rapidement. Calculé en soustrayant le taux d’opinions non favorables à celui des opinions favorables, l’indice de satisfaction à son égard s’était maintenu autour de 65 points jusqu’à une époque très récente. Il se situe actuellement entre 35 et 37 points. Une enquête conduite par un institut de sondage des Etats-Unis, auprès des dirigeants des 300 sociétés les plus importantes du pays, fait état d’une baisse très nette de la confiance accordée par les milieux d’affaires au président et à son administration. Plus de la moitié des réponses trouvent que le travail de l’administration s’est dégradé depuis un an. Ils ne sont que 25 % à penser que la bourse pourrait s’améliorer dans un avenir proche.
Un certain nombre de raisons sont alléguées par ceux qui s’efforcent de donner une explication rationnelle à cette perte de crédit du président dans l’opinion publique philippine. Un économiste, Alejandro Lichauco, attribue ce déclin à la volonté du président Estrada d’introduire dans la constitution des dispositions favorables aux intérêts des investisseurs étrangers (11). Un analyste politique du journal Philippine Daily Inquirer, Amado Doronilla, cite en vrac, “le traitement préférentiel accordé à la famille présidentielle, le trafic d’influence, une politique sans cohérence, des abus de pouvoir et l’impuissance du gouvernement à parvenir à des résultats concretsCependant, certains considèrent que le président pourrait encore regagner la popularité qu’il a perdue s’il s’attaquait aux problèmes fondamentaux du pays, à savoir “les bas revenus, la hausse des prix, la grande pauvreté et la moralité publique
Depuis le milieu de l’année, la Conférence épiscopale ne cache plus l’insatisfaction qu’elle éprouve devant la politique suivie par le président Estrada. C’est elle qui a animé les manifestations de mécontentement du 20 août et du 21 septembre dernier (12). Outre la proposition de changements constitutionnels concernant les investissements étrangers, elle reproche au président actuel la légalisation des jeux d’argent, et un certain nombre de politiques et de projets qui, selon elle, participent de la “culture de la mort