Eglises d'Asie

Selon les sondages, la Conférence épiscopale bénéficie de la première place dans l’estime des Philippins

Publié le 18/03/2010




Les résultats d’une enquête récente menée par le groupe de recherches indépendant Pulse Asia font apparaître que la Conférence épiscopale des Philippines jouit d’une estime qui n’est attribuée à aucune autre institution religieuse ou civile dans le pays. 66 % des personnes interrogées ont répondu qu’elles avaient une entière confiance en cet organisme, plus qu’en toute autre instance qu’elle soit individuelle ou collective. 12 % des réponses recueillies seulement ont refusé de lui accorder un tel crédit. A l’issue du sondage, la Conférence épiscopale est classée à la première place avec 54 points (66-12). Les évêques philippins devancent largement le groupe charismatique protestant Jésus est Seigneur qui arrive en seconde place avec un indice de satisfaction de 22 points. Le groupe charismatique catholique El Shaddai malgré ses 5 millions de membres n’obtient que 8 points, alors que son président fondateur, Mariano Velarde, réalise un score négatif de – 4 points, 39 % des sondés lui accordant leur confiance contre 43 la lui refusant.

Par contre, les diverses autres enquêtes réalisées ces jours derniers par différents instituts de sondage montrent toutes que le nombre d’opinions favorables au président Joseph Estrada, même s’il reste toujours majoritaire, est en train de décliner très rapidement. Calculé en soustrayant le taux d’opinions non favorables à celui des opinions favorables, l’indice de satisfaction à son égard s’était maintenu autour de 65 points jusqu’à une époque très récente. Il se situe actuellement entre 35 et 37 points. Une enquête conduite par un institut de sondage des Etats-Unis, auprès des dirigeants des 300 sociétés les plus importantes du pays, fait état d’une baisse très nette de la confiance accordée par les milieux d’affaires au président et à son administration. Plus de la moitié des réponses trouvent que le travail de l’administration s’est dégradé depuis un an. Ils ne sont que 25 % à penser que la bourse pourrait s’améliorer dans un avenir proche.

Un certain nombre de raisons sont alléguées par ceux qui s’efforcent de donner une explication rationnelle à cette perte de crédit du président dans l’opinion publique philippine. Un économiste, Alejandro Lichauco, attribue ce déclin à la volonté du président Estrada d’introduire dans la constitution des dispositions favorables aux intérêts des investisseurs étrangers (11). Un analyste politique du journal Philippine Daily Inquirer, Amado Doronilla, cite en vrac, le traitement préférentiel accordé à la famille présidentielle, le trafic d’influence, une politique sans cohérence, des abus de pouvoir et l’impuissance du gouvernement à parvenir à des résultats concretsCependant, certains considèrent que le président pourrait encore regagner la popularité qu’il a perdue s’il s’attaquait aux problèmes fondamentaux du pays, à savoir les bas revenus, la hausse des prix, la grande pauvreté et la moralité publique

Depuis le milieu de l’année, la Conférence épiscopale ne cache plus l’insatisfaction qu’elle éprouve devant la politique suivie par le président Estrada. C’est elle qui a animé les manifestations de mécontentement du 20 août et du 21 septembre dernier (12). Outre la proposition de changements constitutionnels concernant les investissements étrangers, elle reproche au président actuel la légalisation des jeux d’argent, et un certain nombre de politiques et de projets qui, selon elle, participent de la culture de la mort