Eglises d'Asie

Une nouvelle réglementation gouvernementale de l’instruction religieuse dans les écoles est accueillie favorablement par la Conférence épiscopale

Publié le 18/03/2010




Le 8 octobre dernier, les ministères de l’Education et des Affaires religieuses ont publié conjointement un ensemble de règles pratiques concernant l’enseignement de l’instruction religieuse dans les écoles du pays. Une semaine plus tard, par l’intermédiaire du P. Ignatius Sumaryo, secrétaire de la Commission épiscopale sur l’éducation, les évêques du pays faisaient connaître leur accord global avec ces nouvelles dispositions, sous réserve que soient clarifiés un certain nombre de points de détail. Le prêtre a cité et commenté divers articles du nouveau document gouvernemental.

L’article 2 stipule que l’instruction religieuse est un enseignement obligatoire dans toutes les écoles. Chaque élève doit suivre des cours sur sa propre religion, enseignés par un maître appartenant à cette même religion. Cette disposition a été approuvée par les évêques et trouvée conforme aux droits de l’homme et à l’enseignement social de l’Eglise en cette matière. Cet article, a dit le prêtre, doit être appliqué sans tenir compte du peu de considération accordé par les élèves à ce type de cours.

L’article 3 mentionne que, pour toute classe composée d’au moins dix élèves appartenant à une même religion, on devra affecter un enseignant de cette religion. Si le nombre d’élèves est inférieur à dix, ceux-ci seront intégrés dans une autre classe d’instruction religieuse. Cet article, selon le P. Sumaryo, sera difficile à appliquer dans les écoles catholiques à cause des horaires des cours et du manque de locaux, à moins que les cours de religion ne soient dispensés en dehors de l’école et après les heures de cours.

L’article 5 concernant l’affectation des maîtres dans les écoles élémentaires a été particulièrement bien accueilli, car il assigne cette tâche aux autorités locales en coordination avec les deux ministères des Religions et de l’Education. Auparavant, la répartition des professeurs d’instruction religieuse était établie en fonction du pourcentage général des adeptes des diverses religions. Cette ancienne disposition avait pour conséquence que, dans une région à majorité chrétienne, les maîtres de religion musulmane se trouvaient sans travail, tandis qu’il manquait de professeurs de christianisme dans beaucoup d’écoles.

Deux articles ont cependant suscité les critiques de la Conférence épiscopale indonésienne. On a reproché à l’article 6 d’exiger des écoles qu’elles prévoient des locaux pour le culte sans préciser s’il s’agit de toutes les religions ou d’une seule. Par ailleurs, l’article 8 qui établit la forme et la nature d’éventuels amendements à l’actuel règlement, demande que soit consulté à leur sujet le directoire des institutions musulmanes du ministère des Religions, sans mentionner de responsables des autres religions. De leur côté, les responsables de la Communion des Eglises en Indonésie (Persekutuan GerejaGereja di Indonesia) ont fait savoir qu’ils approuvaient l’article 2 dans la mesure où il était appliqué dans les écoles publiques. Ils refusent son application dans les écoles privées à caractéristiques religieuses, parce que, disent-ils, les anciennes règles reconnaissant l’indépendance des écoles privées sont encore en vigueur.

Généralement, dans les écoles chrétiennes, comme l’illustrent par exemple les directives données le 23 août dernier par les dirigeants protestants et catholiques à toutes les écoles chrétiennes du diocèse de Yogyakarta, les étudiants non-chrétiens peuvent ou bien participer aux cours de christianisme à l’école, ou suivre des cours de leur propre religion prévus pour eux après les heures de cours. Les écoles chrétiennes de Yogyakarta donnent une demi-journée de congé à leurs élèves le vendredi, pour permettre aux musulmans d’accomplir leurs devoirs religieux.