Eglises d'Asie – Divers Horizons
Appels à la paix à l’occasion du début du ramadan en Asie
Publié le 18/03/2010
En Indonésie, le pays où vivent le plus de musulmans au monde, le ramadan a commencé par un appel à l’unité en dépit de revendications indépendantistes et des heurts interreligieux de plus en plus vifs. Dans ce pays de 200 millions d’habitants, l’unité nationale est en effet mise à mal par les revendications indépendantistes d’Aceh, territoire quasi exclusivement musulman au nord du Sumatra, et de l’Irian Jaya, à l’extrémité est du pays, peuplé en majorité de chrétiens. A Amboine, dans les Moluques, les heurts entre chrétiens et musulmans ont aussi déstabilisé la vie de cette partie de ce vaste archipel. Saleh Latuconsina, gouverneur des Moluques, a appelé à un armistice : “Responsables religieux, dirigeants de la société civile et des mouvements de jeunesse, personnels de la police et de l’armée devraient mettre à profit cette période pour engager sincèrement des négociations, établir un dialogue afin d’établir une paix sûre et durable“. De son côté Mgr C. Mandagie, évêque du diocèse d’Amboine, a invité les catholiques à respecter ce mois sacré : “Musulmans et chrétiens devraient se demander pardon mutuellement et mettre un terme à ce conflit qui dure. Ils doivent s’efforcer de favoriser une paix durable dans le territoire“. Ce message a pris la forme d’une lettre pastorale qui a été lue dans toutes les églises de la province. Dimanche 12 décembre, le président indonésien Abdurrahman Wahid, en visite à Amboine, a exhorté chrétiens et musulmans à faire la paix. Le gouvernement indonésien ne peut rien faire, sauf à intervenir directement, sans l’aide des deux communautés religieuses, a averti A. Wahid.
Au Timor-Oriental, territoire à 85 % catholique, le dirigeant indépendantiste “Xanana” Gusmao a visité mercredi 8 décembre la mosquée d’Annur et a salué les 200 musulmans qui y étaient rassemblés.
Au Pakistan, les mesures de sécurité ont été renforcés, tout particulièrement aux abords des principales mosquées. Les violences entre divers groupes de la majorité sunnite et de la minorité chiite ont fait plus de cinquante morts depuis le mois de septembre. Le nouveau régime militaire qui s’est saisi du pouvoir en octobre dernier a pris des mesures strictes afin que le caractère “sacré” du mois saint de l’islam soit préservé.
En Afghanistan, les Talibans au pouvoir ont déclaré qu’ils ne lanceraient pas d’offensives contre les forces de l’opposition durant le ramadan.
Au Bangladesh, très majoritairement musulman, lors d’une assemblée de prière interreligieuse, des représentants des religions bouddhiste, chrétienne et hindoue ont déclaré qu’ils se joindraient aux musulmans pour jeûner le onzième jour du ramadan. Ce geste se veut signe de partage avec les musulmans et engagement à promouvoir la paix.