Eglises d'Asie – Japon
Des évêques et des prêtres réunis en colloque étudient, pour s’en inspirer, les méthodes d’évangélisation de l’Eglise de Corée du Sud
Publié le 18/03/2010
Le cardinal Kim Sou-whan, ancien archevêque de Séoul et un théologien jésuite japonais, le P. Tadahiko Iwashima, en ont été les principaux animateurs. Le cardinal Kim a présenté l’Eglise de Corée, reconnue comme un modèle d’évangélisation dans toute l’Asie, et le P. Iwashima a rappelé la nécessité d’un sacerdoce enraciné dans un attachement quotidien au Christ. Les propositions retenues ont évoqué, entre autres, la nécessité de “développer une collaboration inter–paroissiale par le biais d’un ministère d’évangélisation partagé” et celle de “promouvoir une évangélisation respectueuse des valeurs spécifiques du Japon“.
Pour le cardinal Kim, “le mouvement dit des ‘petites communautés’” est une des forces motrices de la “très grande” Eglise de Corée qui compte actuellement 3,8 millions de catholiques (15). Il constate qu’en dépit du matérialisme ambiant, le mouvement parvient à diffuser l’Evangile et que c’est à travers les persécutions du XIXème siècle, l’occupation japonaise de 1910 à 1945, la guerre de Corée de 1950 à 1953 et enfin la dictature militaire des années 1980 que l’Eglise de Corée a atteint sa maturité : “Nous avons un idéal pour le siècle prochain : que tous les peuples de la terre s’unissent. Il est dangereux de voir l’égoïsme et le matérialisme submerger le monde“. L’ancien archevêque de Séoul a insisté pour que l’Eglise propose une spiritualité sereine d’amour et de paix dans le Christ et devienne “la lumière du monde“, lumière qui dévoile la dignité de l’homme et diffuse la paix grâce à la réconciliation.
Le P. Iwashima, responsable de l’enseignement théologique à l’université jésuite Sophia à Tôkyô, a regretté quant à lui, que l’Evangile soit devenu “doctrinaire” du fait de la trop grande importance donnée au “salut” par les successeurs de St François Xavier. Ce qui, a-t-il expliqué, s’exprime dans une volonté de plus en plus forte de convertir le monde non chrétien, de baptiser les gens pour les sauver de la damnation éternelle. Le théologien jésuite suggère que, dans la ligne de pensée de Vatican II, les prêtres ne se contentent pas seulement d’administrer les sacrements mais vivent aussi de l’amour du Christ et deviennent signes de son amour dans la vie de tous les jours : “Les prêtres remplis de l’amour du Christ ont une grande influence. Quand l’Eglise manque de ce genre d’homme, elle devient un troupeau sans berger“.
Les propositions issues de ce symposium ont été discutées au sein de chacun des 20 groupes qui se sont formés à la suite des deux interventions inaugurales. L’une d’elles demande la fusion des deux grands séminaires de théologie de Tokyo et de Fukuoka afin que l’Eglise devienne “davantage évangélisatrice“. Les participants ont demandé aux évêques présents d’informer la Conférence épiscopale des propositions formulées par le symposium afin qu’elles puissent être partagées par l’ensemble de l’Eglise du Japon. L’archevêque de Nagasaki et les évêques de Fukuoka, Hiroshima, Kagoshima, Naha et Oita participaient à ce symposium. Le P. Isao Hashimoto, un des organisateurs, a souligné devant les journalistes que cette rencontre coïncidait avec la célébration du 450ème anniversaire de l’arrivée au Japon de St François Xavier en 1549.